« Les indignés » : résurrection des « émotions populaires » ou révolte sociale consciente ?

Publié le 30 mai 2011 par Marx


l’Ancien Régime a été traversé par des "émotions populaires", simples émeutes face à un problème momentané, elles n’avaient nullement l’esprit de conscience de classe.  Un acte de violence diffus dans le temps et l’ordre ancien se rétablit vite avec sa litanie d’inégalités.
« Les indignés » ne sont pas  au sens propre une émotion populaire car il n’y a pas une violence.   Le terme choisi ici a certes été volontairement exagéré ;  pour autant existe t-il une conscience sociale ?  Est-ce un mouvement de colère sporadique sans lendemain comme le furent les « émotions populaires » ? On peut se le demander. En effet, les dernières élections locales espagnoles ont donné lieu a un double phénomène : la forte progression du PP et le développement de l’abstention.
Refuser le suffrage universel et se contenter de la protestation ne peut que déboucher sur une catastrophe. Pour autant, fallait-il donner un blanc-seing à la gauche de gouvernement qui s’est lamentablement fourvoyée ? C’est un peu le serpent qui se mord la queue.
La contestation a conduit à la victoire  des conservateurs et  ces derniers à chaque retour au  pouvoir vont toujours  donné un coup de barre plus à droite !
La contestation sociale sans débouché politique produit donc des catastrophes !
PSOE ou PP, le problème de la bipolarisation sans alternative. Voilà le bien triste panorama politique qu’offrent les démocraties occidentales actuelles.   C’est donc une alternative politique qui doit émerger de la contestation et non la protestation stérile.
L’avenir nous dira si la transformation sociale se produira en Espagne ou si la vague retombera !
Espérons qu’une prise de conscience se produise au sein du PSOE ? Quoiqu’on veuille dire ou faire, il reste encore la pierre angulaire de la gauche en Espagne. Le PSOE a les cartes entre ses  mains, mais sa direction semble gangrenée par le néolibéralisme.
De la Révolte sans conscience, sans refus de transformer l'ordre établi, naquit le fascisme, il ne faut pas l’oublier. Ajouter à cela, ll faut également tenir compte de la division de la gauche.