Magré une décision judiciaire, la forêt mythique est menacée de devenir peu à peu une immense décharge.
Après plusieurs années de lutte et de procédure judiciaire, la décision est tombée à l’automne 2010 : Interdiction par la SMITCOM DU CENTRE OUEST d’exploiter le centre d’enfouissement et l’usine de traitement des déchets projetés à Point Clos : le permis de construire du 17/11/2006, le permis de construire modificatif du 21/09/2007 accordés par le préfet d’Ille et Vilaine au SMICTOM ainsi que les arrêtés n°36318 et n°36319 du 8 janvier 2007 du préfet d’Ille et Vilaine autorisant le SMICTOM à exploiter un centre de stockage de déchets non dangereux et une usine de prétraitement mécanique et biologique des ordures ménagères avec production de compost au lieu-dit « Point-Clos » à Gaël, sont annulés .
» Pour le permis de construire de l’usine, le tribunal Administratif a conclu à l’insuffisance de l’étude d’impact concernant l’absence de prise en compte du risque incendie lié aux feux de forêt (secteur situé en risque majeur de feux de forêt).
» Pour le centre d’enfouissement, le tribunal Administratif a conclu à l’absence d’étude des effets cumulés pour les deux projets (usine et centre d’enfouissement) sur l’environnement.
Si ce jugement est aujourd’hui définitif, il n’a pas empêché les autorités, via le préfet d’Ille et Vilaine, de le contourner provisoirement. De son côté, la SMITCOM considère que l’ensemble est bénéfique pour l’environnement car cela « permettra d’éviter le transport par camions de 9000 tonnes de déchets vers la Mayenne et réduira la toxicité des déchets enfouis par traitement et production de compost. »
Par ailleurs, Bretagne environnement affirme que « En région Bretagne, les déchets non dangereux sont de loin les plus importants – 20 fois plus que de déchets dangereux : ce sont les déchets des travaux publics (BTP), les déchets verts, les déchets des ménages et les déchets des entreprises assimilables aux déchets ménagers, de dragage et d’épuration… Sur l’ensemble des déchets dangereux de la région, 33% proviennent d’une entreprise spécialisée dans la chimie et 31% des installations de traitement des déchets. Hormis cela, la plus grande partie est issue des huiles industrielles et combustibles usagés, des emballages et absorbants souillés ainsi que des activités de traitement de surface des métaux et matières plastiques. »
Le plus inquiétant, à l’heure actuelle, est que, malgré la décision de justice, malgré les risques environnementaux, et sans avoir consulter préalablement le public, sans nouvelle évaluation environnementale, sans prise en compte des impacts négatifs sur la biodiversité et sans se soucier des légendes et de l’histoire que porte en elle Brocéliande, un centre temporaire de retraitement des déchets a été ouvert.
Des associations de soutien comme les Sorcières de Brocéliande, Assure ou Sauvegarde de Brocéliande continuent de se mobiliser afin de sauver cette forêt mythique aujourd’hui appelée Forêt de Paimpont.
Des actions judiciaires pour contrer ces autorisations temporaires ont été déposées mais, pour le moment, rien de nouveau ne s’est produit, et le provisoire risque malheureusement de durer et de s’amplifier car de plus en plus de gens viennent s’installer en Bretagne, générant donc de plus en plus de déchets.
Le dossier reste donc et plus que jamais d’actualité… Imaginez un peu le Roi Arthur, la dame du Lac, Merlin, les chevaliers de la Table ronde, tous les mythes et légendes inhérentes à cette forêt… enfouis sous des tonnes de déchets ménagers !!