Il y a quelques jours, j'étais assise dans un parc en train de bouquiner tranquillement... Je me suis fait piquer un bout de ma pomme par un écureuil et ça m'a profondément énervée de me faire voler par une bestiole de 15 cm de hauteur (et le fait que cela soit tout mignon n'a pas atténué mon énervement), mais là n'est pas la question!
Autour de moi, une dizaine de gamins pré-ados (11-12 ans) s'amusaient à s'attraper. Je me rappelle, à la fin du primaire et au début du collège, lorsque je m'amusais avec mes camarades à jouer au loup, s'attraper rimait avec les premières véritables émotions amoureuses... C'était l'occasion de se frôler, de se toucher, de se sentir, de glousser bêtement, d'aller sauver son amoureux secret... Et à cette époque, comme par hasard, on ne faisait QUE jouer au loup!
Je les regardais rire, courir, s'éclater et je me suis dit que cela faisait bien longtemps que je m'étais pas retrouvée dans un tel état d'euphorie, complètement échevelée et essoufflée! Mais en fait, après réflexion, je me suis dit que c'était aussi ça vieillir...
Il faut désormais apprendre à intérioriser : il n'est plus question de sautiller à l'annonce d'une bonne nouvelle, de se mettre à courir comme une folle pour aller chercher le cher et tendre, de se rouler par terre juste pour le plaisir, de faire la roue au milieu de l'herbe (ceci dit je ne sais même plus si je sais encore la faire). Ce constat m'a rendue un brin nostalgique, j'avais une envie folle de courir, de m'ébouriffer, de transpirer...
Mais, malheureusement, étant adulte, cette envie s'est soldée par 40 longueurs dans la piscine municipale (je n'ai même pas pu faire une bombe!). Et là, j'ai eu envie (juste un instant) d'avoir à nouveau 11 ans de jouer au loup, de rentrer chez moi avec mon jean troué au genou (je les trouais systématiquement car j'avais un sens de l'équilibre particulier - enfin je n'avais pas d'équilibre quoi!), les mains pleines de terre, les cheveux dressés sur la tête et le coeur battant à tout rompre car Philippe (mon amoureux secret, mais pas tant que ça en fait) m'aurait touchée la main pour me délivrer!