Dominique NOGUEZ, Soudaine mélancolie, Manuels Payot, Paris, mai 2010 (79 pages).
Rassurez-vous lecteurs, je ne donne pas dans la délectation morose, le temps ne fait rien à l'affaire, chantait déjà BRASSENS, pas plus que quelque péripétie sentimentale venue me distraire, « Putain de toi » chantait-il encore.
Quand un aphorisme fait mouche, par exemple, sur l'amour notamment-- quelle folie ! --, pourquoi se priver du plaisir de le partager ? Ceux qui savent, savent et apprécient; les autres apprécieront, c'est déjà ça.
C'est ce que NOGUEZ nous offre, et pas seulement sur l'amour, sur la vie moderne et ses travers, bref, sur l'Homme, qu'il soit en société ou seul avec lui-même. Mélancolie : bile noire des anciens. Ne vous y trompez pas, tout comme dans le petit livre de Lucien JERPHAGNON sur la sottise, on prend du plaisir à réfléchir à partir de ces petits bouts de texte, et l'on ouvre les yeux sur soi grâce à l'image de l'être humain qu'ils nous restituent. Réfléchir sur soi n'est pas mauvais, pour peu que l'on sache glisser. L'aphorisme de NOGUEZ tient du potage aigre-doux de la cuisine chinoise.
« Aimer, c'est se fabriquer, avec l'aide plus ou moins consentante de quelqu'un, un ou deux souvenirs qui ensuite, bien plus tard, vous arracheront des larmes. »Pas toujours plus tard...
Présentation de l'éditeur
« Un jour de septembre 2009, je marchais rue de Rennes avec un léger vague à l'âme, un titre m'est venu et m'a trotté dans la tête : Soudaine mélancolie. Tout à fait celui qu'il me faudrait, me suis-je dit, pour les aphorismes modérément exaltés que j'écris de temps à autre. Cela ferait un beau livre d'automne. Même en mai. Dominique Noguez »