La Maison Européenne de la Photographie présente l’exposition rétrospective L’objet photographique. Une invention permanente, basée sur l’œuvre réalisée dans les années 80 par le photographe plastique Patrick Tosani. L’exposition dirigée par Annie Cartier-Bresson, qui sera ouverte jusqu’au 19 juin, cherche à mettre en avant pourquoi les photographes actuels utilisent des techniques de l’avant-garde des années 50, 60 et 70 rejetant ainsi les grandes innovations technologiques.
Annie Cartier-Bresson explique que l’exposition propose de faire un bilan des moyens utilisés pour prendre des photographies et aussi de la façon de les développer, moyens qui font la différence du résultat de l’œuvre et qui nous pousse à penser que chaque photographie est un objet unique.
Même si nous vivons dans une époque de grandes avancées et possibilités pour réaliser la capture d’une image, il y a un retour vers le passé parmi les grands photographes contemporains qui voient des créations artistiques dans les images captées par les avant-gardistes. La redécouverte de ces pratiques artisanales qui exigent créativité, plus de temps, des erreurs et des essais, une maitrise de la relation vitesse et lumière, repositionne la photographie dans le domaine de l’art et de la création.
Patrick Tosani est née à Boissy l’Aillerie en Val-d’ Oise, France, en 1954. Il étudie l’architecture à Paris et depuis le début des années 80 il commence à réaliser des expériences avec la technique photographique et les recours utilisés par les grands photographes du siècle passé. Cette qualité de pionnier dans le retour aux sources de la photographie, lui a valu la reconnaissance des grands musées d’art moderne.
Les photographies de Tosani captent des objets apparemment banals, travaillant sous le concept de fragments qui nous renvoient à l’essentiel de la vie, ces petits fragments qui se gardent dans la mémoire, parfois décontextualisés mais qui font partie d’un tout. Pour cela il joue avec une grande maitrise avec les cadrages et la lumière.
Même si il n’est pas classé comme artiste conceptuel, ses photographies jouent avec les concepts et le surréalisme que visuellement nous impose l’image. La subjectivité qu’il impose dans ses images est intéressante, il suffit de regarder la série de trois tètes en noir et blanc prise sur un plan de 45% où l’on voit seulement le front et la chevelure. Ou les séries de photos prises à des enfants, où il fragmente visages, vêtements et des parties du corps qui nous permettent de construire un puzzle d’images.
Actuellement il est professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris et il travaille en permanence sur de nouvelles expériences artistiques avec la photographie. L’importance actuelle de l’œuvre de Tosani est centrée sur la recherche de création en utilisant des moyens techniques moins sophistiqués, c’est la raison pour laquelle il a des expositions permanentes dans plusieurs musées internationaux et qu’il figure entre les artistes les plus intéressants.
Pour plus d’information http://www.mep-fr.org/actu_4.htm
Nancy Guzman