Beauty insider at Yves Saint Laurent

Publié le 30 mai 2011 par Christianpoulot @lemodalogue

J’ai toujours été très sensible au maquillage, ce côté « mise en scène » et théâtral — qui va plus loin que le fait d’un porter un masque (voir billet précédent)— me plaît. Là où le maquillage pénètre la peau et devient actif, le masque, lui est amovible et reste sans signification une fois posé sur une table. Comme le fait remarquer Dominique Paquet, historienne de la beauté, certains maquillages de scène sont si actifs qu’ils peuvent résister plusieurs jours sur la peau.

Se maquiller engendre un processus de métamorphose, fait autant pour se plaire que pour charmer l’autre, mais aussi pour « produire un visage idéal » (Dominique Paquet). Il suffit d’un trait d’eye liner, d’un rai de rouge à lèvres ou d’un coup de blush.

Lloyd Simmonds, le nouveau make-up artist d’Yves Saint Laurent à passé un an et demi à développer la nouvelle ligne de maquillage, puisant son inspiration au plus profond de la luxuriante et mystérieuse forêt amazonienne et de la prédilection de M. Saint Laurent pour la couleur noire.

Me voilà Beauty Insider avec l’opportunité de passer quelques instants avec Lloyd, voici ce qu’il m’a confié:

• Avant Yves Saint Laurent, il n’était, je cite, « qu’un maquilleur pour la mode », modestement il avoue avoir été l’assistant de Pat Mc Grath pendant dix ans (!).

• La maison était depuis plusieurs mois à la recherche d’un nouveau make-up artist, contacté, Lloyd leur à présenté cette idée de collection, il a été engagé.

• Tout à commencé par un fleur à la couleur rare, très foncée, très noire que Lloyd à vu dans une boutique. Il a trouvé très élégante, très sensuelle, très vénéneuse, très Saint Laurent.

• Toute collection d’Yves Saint Laurent doit selon lui comporter une part de danger. On touche là au cœur de la collection et de ce qu’est la séduction pour Lloyd Simmonds.


Fleurs de danger…

• Pour accentuer ce mystère Lloyd Simmonds a imaginé une lumiere de nuit, où toutes les couleurs basculeraient vers le bleu profond, presque noir, des serpents glisseraient dans des jardins…

• Il veut mettre en avant ce danger et bien que cela soit plus difficile que dans le vêtement, il sait que dans le luxe, il est plus facile de choquer car le public est plus limité. Il faut, dit-il, qu’il y ait « quelque chose de très beau mais avec un truc qui ne va pas ».

• La notion de danger est présente dans les gènes de la maison Saint Laurent. Dans les années 70, Yves Saint Laurent éditait un mascara aux couleurs jamais vues jusqu’alors. En 1971 c’est la collection de prêt-à-porter « 40  » qui fait scandale. Il y dans cette maison une énergie qui n’existe pas ailleurs.

• La collection « New Black » nous ramène aux artistes du noir comme Pierre Soulages ou au livre de Michel Pastoureau « Noir: histoire d’une couleur« .


• Commercialement parlant, Lloyd sait pertinemment que la cliente viendra pour le produit qui attire l’œil, celui qui excite, mais qu’elle repartira avec le produit « habituel ». Mais pour lui cette « attirance » est le premier pas vers une forme de révélation intérieure, la prise de conscience que l’on acquiert un certain pouvoir à travers le maquillage.

• Lloyd pense toujours en terme d’histoires. Celle-ci se poursuivra pour les fêtes de fin d’année avec une inspiration issue du smoking, un classique de la maison lancé en 1966. Smokings noirs et… smokings blancs, cette collection comportera les gloss qui manquent à cette première collection.


La collection Rouge Pur Couture


Il y avait le Shocking Pink de Schiaparelli, voici le Shocking Black d’Yves Saint Laurent le nouveau mascara volume effet faux cils.

Puis Jean Louis Gueret est venu nous expliquer que ce nouveau mascara allié à la forme irrégulière de la nouvelle brosse drapent les cils de manière innovante et vous feront un regard unique! Wooo!

Yves Saint Laurent en 3 mots par Lloyd Simmons: Glamour, Luxury and Danger!

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