C’est une bonne occasion de mieux connaître cet auteur, dont nous ne connaissons en France qu’une vingtaine d'ouvrages sur la centaine qu’il a produits, parmi lesquels les plus connus : «Un tramway nommé Désir», «une chatte sur un toit brûlant», «La nuit de l’iguane».
Sa première pièce, «La Ménagerie de Verre», a été jouée avec succès à New York en 1945 et deux films sont sortis en 1950 et en 1987. Je l’ai déjà vue une fois quand j’étais au lycée et elle m’avait enchantée. Je viens de la relire dans la nouvelle version française de Pierre Laville.
Basée sur de nombreux aspects autobiographiques, c’est «une pièce de la mémoire» qui évoque en sept scènes ce qui aura été le centre de la vie de l’auteur dans les années 1932-1935, sa vie en vase clos entre sa mère et sa sœur, le père, joueur alcoolique, étant toujours absent, mais le vrai drame de la famille, c’est la schizophrénie de Rose, sa sœur chérie, très diminuée par une lobotomie subie en 1943, opération tragique qu’il ne se pardonna jamais d’avoir autorisée.
Justement, Tom invite un ami et la soirée sera mémorable. C’est la deuxième partie de la pièce. Avant, on attend des changements, après, tout sera différent. La pièce aura un grand succès et on comprend pourquoi. "La Ménagerie de Verre", dans sa nouvelle traduction, témoigne bien de la modernité de l' œuvre, légère et tragique à la fois, d’une grande sensibilité, aux passions extrêmes sur fond de solitude absolue et désespérée.
La Ménagerie de Verre de Tennessee Williams ( Théâtre, Roman, Mémoires, Bouquins, Robert Laffont, 2011, 960 pages) Édition établie et présentée par Catherine Fruchon-Toussaint. Nouvelles versions théâtrales de Pierre Laville