215 000 tonnes de cacao au 30 avril 2011 contre 190 000 tonnes en 2010 pour toute la campagne cacaoyère.
A moins de deux mois de la fin de la campagne cacaoyère 2010-2011 selon des données recueillies auprès de l'Office national du cacao et du café (Oncc), cette production est largement supérieure à celle de la campagne 2009-2010 qui avait donné 190 000 tonnes de cacao. Cette production ne prend pas en compte le tonnage transformé localement par Sic cacaos et les artisans nationaux (environ 20%).
Selon le directeur général de l'Oncc, Michael Ndoping, « cette performance est le résultat des efforts consentis par tous les acteurs de la filière, les ministères concernés et leurs démembrements ; mais surtout des engagements des producteurs qui ont repris goût et confiance en la filière. Je dois aussi préciser que les prix à l'international sont restés fermes à la hausse et ce qui constitue un facteur non seulement psychologique, mais l'élément clé qui conditionne le comportement des producteurs. Ils sont producteurs pour gagner leur vie et celle de leurs familles. Si les prix sont bons, ils sont motivés à travailler plus. »
Le principal défi aujourd'hui réside dans la qualité du cacao qui est produit. Selon Michaël Ndoping, « par le passé, le marché international nous a fait croire que notre cacao est bon pour le chocolat industriel. Nous pensons le contraire. Nous disposons dans notre verger des variétés qui permettent la fabrication de chocolat « artisanal » (cacao fin) destinés à des marchés de niche. Il s'agit d'un créneau où les prix sont multipliés par trois, parfois par cinq, donc, ils sont très compétitifs et les enjeux économiques étant de taille, l'accès à ces marchés n'est pas acquis au premier venu. »
Depuis 2007, l'Oncc suit le projet de cacao fin au Cameroun. « Le cacao fin ou cacao fine flavour (c'est plus explicite en anglais) désigne un cacao d'origine Criollo ou Trinitario qui a non seulement un arôme particulier, mais aussi un goût particulier qui permet de produire du chocolat haut de gamme. Ces variétés sont d'origine Sud-américaine, Antillaise et un peu Africaine. Ce cacao est arrivé au Cameroun et nous avons des bassins où le climat a permis leur propagation (les régions du Centre, du Sud, et du Littoral, surtout à Nkondjock) », révèle Michael Ndoping.