Mon dernier Paul Auster datait de beaucoup trop longtemps. J’étais donc très contente, avec Invisible, de me replonger enfin dans son oeuvre. Expérience de lecture fascinante, mais qui ne m’a toutefois pas donné la satisfaction que j’attendais.
Dans ce roman, son plus récent, quelques histoire se chauvauchent et on attend vainement un punch qui s’avère moins flamboyant qu’on aurait supposé.
Acte I – À la fin des années soixantes, Adam, jeune universitaire new-yorkais, fait la rencontre d’un couple bizarrement assorti, un prof parisien aux activités pas très nettes et sa jeune maîtresse. Sa relation avec eux se termine d’une façon abrupte à cause d’une histoire de meurtre qui le hantera toute sa vie.
Acte II – En 2007, Adam, maintenant très malade, écrit ses mémoires et contacte un ancien compagnon d’université devenu un auteur important, afin de le l’aider dans son processus d’écriture.
Acte III – James, l’ami auteur qui a lu le manuscrit d’Adam, tente d’éclaircir les zones d’ombres et de trier le vrai du faux dans son récit.
Paul Auster écrit bien, la traduction lui rend justice, et son roman se déguste presque comme un thriller. Sauf que c’est là que ça accroche un peu, Invisible n’est pas un thriller. Le coeur de l’histoire s’attarde plus aux états d’âme du protagoniste, ce qui n’est pas un reproche en soi, plutôt qu’à la résolution du crime commis dans la première partie du récit. On s’attend à être amené dans une certaine direction, alors que c’est ailleurs qu’on s’en va. J’avais toujours en tête le pourquoi du meurtre, alors que celui-ci n’est qu’un prétexte pour nous raconter une autre histoire.
Reste que Paul Auster est un auteur que j’aime lire et, même si Invisible n’est pas mon préféré, il demeure un roman efficace qu’on lit avec intérêt et qui nous donne, au fil des pages, le goût de connaître le fin fond de l’histoire.