Une première pour moi, malgré mon assiduité depuis tout petit à écouter tous les albums du groupe (Dark Side of The Moon, Animals, Division Bell, etc.). Enfant des Classiques sur Radio 21… vous aussi peut-être? (Merci Marc Y. pour toutes ces années, jusqu’à cette bête scission de la radio -EOM)
Bring the boys back home!
La mise en scène est fabuleuse. La construction du mur est progressive. Brique après brique, la scène se meuble. Les jeux de lumières illusionnent toute la salle. Un feu d’artifice pour commencer. Ensuite, des enfants qui viennent prêter leur voix au cultissime “Another Brick in the Wall”. Mignon.
Goodbye Blue Sky, Empty Spaces, tout s’enchaîne et démultiplie ma joie d’être sur place. Des frissons en permanence, des paroles chantées, quasi du début à la fin, des riffs guitares là où il faut.
Un retour à mon enfance, une envie dingue de réécouter tout cela en boucle.
Le film aussi. Bien sûr.
Mais ce concert, c’est surtout ce qui me manquait pour rendre cet album tout simplement parfait. Je pense n’avoir jamais vécu cela.
Mother do you think they’ll drop the bomb?
En deux mots, The Wall, c’est l’histoire d’un fils (Pink) et de son papa décédé pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Pas n’importe quel gamin, vu qu’il s’agit de Roger Waters lui-même. Et les thèmes qu’ils dénoncent forcent le respect (et posent encore de nombreuses interrogations), étant donné leur intemporalité: les guerres et leurs victimes innocentes, l’absence du père et le caractère ultra protecteur de la mère, le rôle des médias, la connerie humaine, Big Brother, le capitalisme exacerbé, le nationalisme, les pollutions,…
Toutes ces frustrations sont petit à petit devenues les briques d’un mur qui isolera Pink à jamais de toute réalité humaine.
Roger Waters le chante sur scène, comme si le combat n’était pas fini. Peut-être que dans un monde “idéal”, cet album n’aurait jamais connu le succès. Ou n’aurait jamais été écrit, tout simplement.
Mais lorsqu’il pleure sa belle dans “Don’t Leave Me Now”, on ne peut s’empêcher de partir avec lui dans son questionnement… le mur est complètement blanc. Waters est isolé. Il regarde à gauche de la scène, une seule photo d’elle, statique, distante, et lui qui crie désespérément : “”Oh Baby, why are you running away?”. Et l’image qui se met à pleurer… Wouaw.
Intermission.
The Wall est un double album. Un entracte est donc prévu à la fin de la première partie, celle qui présente un mur de brique totalement hermétique.
La deuxième partie débute par Hey You.
“Hey nous” devrait-on dire. Car le public est seul, face à cet immense mur. Cette tristesse qui nous empêche de voir “de l’autre côté”. Le combat pour atteindre l’Autre est encore long. Et cette guitare douce qui gronde et se met en colère après 5 minutes. On s’y attend. L’impact reste pourtant puissant.
Arborant des signes rouges et blancs dignes des pires communistes et nazis, Waters mêle les images de colère et d’anxiété avec des messages de paix et d’espoir, citant au passage Eisenhower entre autres.
Conclusion; Les questions sont toujours présentes. Dans les textes, chaque phrase est belle, et logique. Malgré l’absence de réponses, The Wall ajoute à cela la magie des couleurs et l’envie de reprendre le dessus. La société n’est pas faite par les autres, et même si notre héros, Pink, a du mal à s’en rendre compte, dans son malheur, il traduit ce message d’espoir que nous devrions tous garder en tête; notre place dans la société a bien plus de valeur qu’on ne le pense.
Quand je pense que j’ai bien failli ne pas pouvoir y aller…
ps: encore merci à @Woookash pour le précieux lift, à Greg, Pat et leurs amis pour le ticket et le deal du chemin retour!!
ps2: Techniquement, Roger Waters tient le cap, du haut de ses 67 ans. La voix, les solos guitares, tout y est… R-E-S-P-E-C-T.