Pour ceux qui découvrent le blog et donc mon super défi, voici un petit rappel. Je me suis lancé un défi : suivre pendant 52 semaines les aventures d’un clan de lapins de garenne. Si vous voulez en savoir plus, cliquez ici.
Les images de lapin de garenne que je pense avoir le mieux réussies à ce jour ont été faites sans affût. Et pour échanger sur le sujet avec d’autres photographes blogueurs, les bonnes photos de lapins que l’on voit actuellement sur leurs blogs ont aussi été prises en dehors d’une cache. La question mérite donc vraiment d’être posée. Je vous propose de lister les avantages mais également les contraintes quand on n’utilise pas d’affut, et surtout de découvrir ce que j’utilise à la place !
- Un lapin de garenne de profil
PENTAX K100D + Sigma 70-300 à 300 mm – f/5,6 – 1/125 – 400 ISO – Bean Bag
Les avantages
- la possibilité de changer d’angle de prise de vue à chaque sortie. Et donc de varier les fonds, la composition et même les sujets photographiés
- être complètement indépendant du sens du vent. S’il souffle d’est en ouest, pas de problèmes, vous vous adaptez et s’il souffle dans le sens contraire le lendemain, vous changez de poste
- vous rompez la monotonie. A changer souvent de poste, on est plus a même de rencontrer d’autres espèces, pas toujours prévues : ce petit coté imprévisible me plait
- vous libérez votre créativité. Rien que ça ! Vous avez en tête une photo particulière ? Vous vous la construisez très vite, sans avoir à placer un affut qui vous demandera des efforts et du temps supplémentaire
- vous gagnez du temps de pratique : je préfère, pour l’instant et pour mon défi, passer du temps à observer et à photographier plutôt qu’a construire un affut. Attention, je dis cela car les lapins de garenne supportent bien l’absence d’affut, alors que d’autres espèces, non. Et je suis conscient également que pour de nombreux photographes, la construction d’un affut fait partie intégrante d’une démarche globale naturaliste.
Les contraintes
- un manque de confort évident. Cela pourra écourter vos séances photos de ne pas pouvoir vous dégourdir les articulations quand les crampes surviennent
- les lapins s’habituent à la présence d’un affût, cette intrusion dans leur environnement les gêne quelques temps puis ils s’en accommodent. En revanche, un photographe même bien camouflé provoque un changement qui les rendra plus méfiants, au moins au début
- la sortie de séance est parfois problématique. Dans un affut, on sort par l’arrière ( s’il est bien conçu ! ) et tout va bien. En approche, il faut redoubler de discrétion pour ne pas faire fuir toute la famille, car même si c’est la fin de la sortie, les animaux associeront votre silhouette à un danger potentiel.
Alors, la réponse, obligatoire ou pas ?
Je ne ferai pas de réponse de normand ! Je pense sincèrement qu’un affût n’est pas indispensable pour photographier les lapins de garenne. Il l’est pour d’autres mammifères bien plus méfiants, ou mieux équipés pour détecter la présence de l’homme : les cerfs, les biches, les chats sauvages par exemple. Evidemment il y a un contre-exemple à ce que je dis en la personne de Fabrice Cahez, un maître en billebaude qui n’a pas besoin d’affût, il nous le démontre dans le DVD les secrets de photographes animaliers.
Alors vous l’aurez donc compris, dans l’immédiat, je ne vais pas construire un nouvel affût. Et si je dois en installer un, me rendant compte que je me trompe, je le ferai couché, car je pense que cela donne de meilleurs résultats.
- Un lapin de garenne à la recherche de nourriture
PENTAX K100D + Sigma 70-300 à 300 mm – f/5,6 – 1/125 – 400 ISO – Bean Bag
De nouvelles obligations
En me mettant dans une cache déjà en place depuis plusieurs mois, même si j’y vais une fois par semaine, ça n’est pas gênant, étant donné que l’environnement des lapins n’est pas modifié. Alors si je souhaite avoir des attitudes aussi naturelles qu’avec une cache, je dois maintenant chercher à me faire “ accepter “. Non je ne me déguiserai pas en lapin mais je ferai des sorties plus fréquentes. L’idée est de leur dire : bon vous allez souvent voir un espèce de truc marron à différents endroits de la garenne, mais ce truc ne bouge pas beaucoup, il fait de temps en temps un clac clac bizarre et surtout il ne vous veut pas de mal. Le temps passé sur le terrain auprès de l’animal est primordial et devra mettre les lapins en confiance.
Quel matériel de camouflage pour remplacer un affut ?
Ne pas utiliser d’affut ne signifie pas non plus arriver sur place en jean baskets et l’appareil autour du cou. Non, il faut être irréprochable sur la tenue adoptée et l’équipement de camouflage. Voici ce que j’utilise :
- des habits marrons – vert ( les habits de randonnée vont en général très bien ) que je laisse dans une caisse dédiée, dehors pour ne pas qu’elles soient trop imprégnées d’odeurs humaines
- un grand tissu marron épais en coton ( ne fait pas de bruit ) percé de deux trous ( pour la tête et pour l’objectif )
- un bean bag ( littéralement sac de haricot ) détourné, je m’explique : j’ai emprunté à madame le coussin tour de cou de voyage en voiture ! Il est parfait : gris marron, rempli de sable et surtout est très stable
- un tapis de sol marron ( les tapis de camping ) pour gagner un peu en confort
Voilà, c’est tout. Pour le moment, cet équipement suffit. Je pense tout de même utiliser une cagoule avec une toile de camouflage devant les yeux car je pense que mes deux grosses billes me trahissent trop.
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