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Barcelone et le beau jeu

Publié le 29 mai 2011 par Pierre

Barcelone et le beau jeuTout le monde s’extasie sur le jeu du FC Barcelone. Il est vrai que la finale contre Manchester a été belle mais quand même on ne peut s’empêcher, peut-être, d’éprouver un certain malaise. Le style de jeu du Barça est fait de passe redoublées, multipliées, démultipliées, prenant et paralysant l’adversaire comme une mouche dans une toile d’araignée, réduit à courir sans fin après un ballon qui échappe toujours. Le problème est là : ce jeu est par essence totalement soporifique, il endort complètement l’adversaire, l’anesthésie, le paralyse. Soit, mais il fait de même avec le spectateur ou le téléspectateur ! C’est un style super-efficace mais quel ennui à le regarder ! Et que je te passe la gonfle et que je te la repasse et que je redouble la passe et que je te la rende en arrière… Alors oui, c’est vrai, soudain ça fuse vers Iniesta ou Messi et là ça devient beau, du grand art. Mais il a fallu s’infuser un interminable festival de passes à dix, qu’on a largement le temps d’aller pisser en attendant.

Mais ce système de jeu est hyper-efficace, pas beau mais hyper-efficace donc totalement légitime. Reste une question à laquelle personne n’a encore proposé de réponse satisfaisante : comment ces petits bouts de chou, les Xavi, Iniesta, Messi etc. font pour tenir un pressing très haut et un rythme de courses aussi élevé de la première à la quatre-vingt quinzième minute, sans paraître plus marqués par la débauche d’énergie ? A voir leurs bobines en fins de match ils ont l’air aussi frais qu’au sortir de la sieste. Et pourtant en face d’eux on ne parle pas de branques quelconques, ce sont des Anglais et pas n’importe lesquels ! Manchester, les rois du physique, du pressing, de l’endurance, de la puissance athlétique ! Comment ces petits bouts de chou font-ils pour les étouffer, les épuiser, les anéantir ? Même question pour Contador. Question un peu différente pour Nadal : a-t-il changé de régime alimentaire ? Question subsidiaire : DSK s’était-il converti à la paëlla survitaminée et aux tapas enrichies ?

Maurice Claqueboudin


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