HADJ 1432 : Une répartition sous haute tension

Publié le 29 mai 2011 par Fouzi53 @fouzi53

Le présent post n’a aucun caractère personnel ni vindicatif, mais tout simplement une mise au point sur le bon fonctionnement d’une Fédération qui s’est dotée d’un code de déontologie dans le but de crédibiliser ses membres et de redorer le blason d’une profession face à une clientèle de plus en plus méfiante quant à nos prestations et à nos engagements.

Ce code  est venu entériner une série d’actions entreprises en faveur en premier lieu des agences de voyages œuvrant dans le tourisme religieux pour mieux les valoriser tout en les forçant à monter en gamme sur tous les niveaux dont notamment le CPS, le Fonds de garantie, les contrats clients et la professionnalisation du métier.

Les pré  requis ainsi que les critères de participation au concours national d’organisation du Pèlerinage ont été mis en place  en concertation avec l’administration de tutelle, Le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques et bien sûr les professionnels.

Ces critères très sélectifs devaient permettre de répondre en termes qualitatifs et quantitatifs aux exigences et à la sécurité des pèlerins et de faire émerger les agences les mieux structurées tant en ressources humaines, qu’en expérience et surtout participantes au développement du tourisme par le rapatriement de  devises. De plus, elles se devaient d’avoir une bonne santé financière, d’être rentables et à même d’organiser ce voyage dans des conditions optimales.

Afin de garantir la transparence de cette opération dans sa phase sélective, une commission composée de membres de différentes administrations (Tourisme, Transport, ODC, Ministre des Habous) de la  FNIH, du Président de la FNAVM, de son SG  et des  présidents d’associations régionales,  assiste à l’ouverture des plis de l’appel à manifestation d’intérêt, vérifie que les dossiers ne souffrent d’aucune insuffisance, statue sur la véracité des documents probants avant de  délibérer et de valider les résultats du concours.

Cette opération très délicate a souvent été fastidieuse et sujette à polémique voire à des conflits d’intérêt pour la simple raison que les professionnels y participant sont à quelques exceptions près, juge et partie et subissent la pression de leur membres. Le quota étant ce qu’il est , et la demande de plus en plus forte chaque année, sa répartition devenait de plus en plus difficile . Départager les participants revenait à éliminer  un grand nombre sur la base d’arguments parfois futiles mais toujours justifiés.

Dans tout concours ou compétition, il est important d’écarter les tricheurs et de les empêcher de concourir durant des années. La tricherie peut revêtir plusieurs formes dont les fausses attestations, les emplois fictifs, les fausses déclarations….Un tricheur par définition est quelqu’un qui trompe les autres en ne respectant pas les règles préétablies. Il est donc important de le traquer et de le sanctionner pour qu’il ne prenne pas  la place d’un autre qui aura lui respecté les règles et concouru avec honnêteté.

La commission chargée de la répartition du quota se doit donc d’être juste, impartiale et intransigeante en cas de tricherie avérée et surtout répétée. Le ou les coupables doivent être sanctionnés pour l’exemple et passés devant un conseil de discipline avec un blâme.

Lorsque le tricheur est de surcroît un membre de la dite commission, il se doit de démissionner séance tenante, faire profil bas et laisser la commission prendre les mesures qui s’imposent de manière responsable sans aucun copinage car il y va de sa crédibilité voire de sa raison d’être.

Je suis outré d’apprendre que le cas s’est produit cette année et que le concerné, que je ne citerai pas par décence, mais qui se reconnaitra, a eu un comportement indigne en attaquant au lieu de se défendre et en réfutant un fait flagrant faisant penser à ce cycliste pris pour dopage qui se défend en disant qu’il l’a été à l’insu de son plein gré. Cette affaire risque d’avoir une dimension judiciaire car il s’agit d’emplois fictifs, de Directeur fantôme et de fraude à la CNSS et qui ne s’excuse nullement par la difficulté à respecter la loi en matière d’ouverture de succursales.

Il est vrai que la répartition du quota est un exercice très difficile, souvent douloureux qui attise la convoitise et provoque la haine. Pour l’avoir présidé pendant plusieurs années et en avoir fait les frais, je peux dire en toute sérénité que je m’en suis acquitté de manière courageuse et responsable en mettant un point d’honneur à défendre les absents qui nous ont mandatés pour cette mission.

La répartition du quota, quel que soit son degré de transparence restera toujours injuste, car il y aura toujours des cas qui passeront entre les mailles du filet et que le dispositif n’est pas fiable à 100% et même si la marge d’erreur est infime, il y aura toujours des victimes de ce système.

La répartition du quota n’est pas gratifiante car elle repose sur une rente que se disputent chaque année les agences. Elle pousse au clientélisme et à la tricherie et il serait grand temps de l’abolir au profit d’un système basé sur la compétitivité, l’innovation et la recherche de l’excellence en matière de prestations afin de récupérer les parts de marché perdues au fil des ans.

Le système existe, il s’appelle libéralisation et repose sur une étude prospective réalisée par la FNAVM en 2008 et validée par l’administration. Sa mise en œuvre devient imminente et urgente car il y va de la survie des agences de voyages impliquées dans le tourisme religieux en particulier.

Ce post est bien sûr soumis à débat, et vos réactions ainsi que  vos commentaires ne pourront  que l’enrichir. Vous êtes nombreux à lire ce blog, vous êtes donc interpellés et votre silence sur ce sujet ne servira nullement la cause des agents de voyages.