Constats d'une fille échevelée. Mais heureuse.

Publié le 29 mai 2011 par Mcommemaman
Je viens de traverser les dernières semaines avec de la broue dans le toupet comme jamais. Tellement que j'ai l'impression de vivre dans un monde parallèle lorsque je me plonge dans ce que j'ai à faire comme travail en ce moment!
Tout ce qui pouvait arriver, arriva. Vous le savez.
Mais à la veille d'entamer une nouvelle et belle aventure avec plus de quarante Muses d'ici et d'ailleurs, j'ai eu besoin de prendre un peu de temps pour poser un constat sur ce que je vis en ce moment. À minuit hier soir.
Je serai très honnête avec vous, je me suis surprise moi-même à être fondamentalement heureuse depuis que j'ai le nez plongé dans les préparatifs intenses de mon atelier.
Malgré tous les pépins que j'ai rencontré durant les dernières semaines. J'ai été surprise de ma propre réaction. Avant, j'aurais paniqué, j'aurais pourri la vie de ceux qui m'entourent et paniqué encore.
Et là, je me surprend à être vraiment calme en dedans. Bien sûr, je suis stressée. Je suis en train de mettre au monde un projet qui germe en moi depuis plus d'un an! Mais, je me couche avec le sourire aux lèvres et le coeur vraiment joyeux! Qu'est-ce qui s'est passé?
Premier constat: Lorsque je commence à perdre le Nord parce que mon égo devient trop stressé devant un grand projet, il y a toujours quelque chose qui survient m'obligeant ainsi à revenir dans le ''Ici et maintenant''. Et ça m'a appris de grandes leçons.
Chaque fois que mon niveau de stress atteint un niveau trop élevé, la vie m'oblige à revoir mes priorités, à ralentir, à respirer. Quelques jours avant la conférence que je devais donner en novembre, ma fille de deux ans est tombée malade. Une pneumonie. Devant ce petit bout de chou fiévreux, la conférence m'apparaissait soudainement comme étant bien éphémère. Mon coeur de maman a su effacer mon stress et a remis les pendules à l'heure: la famille, c'est ce qui est le plus important. Préparer mon allocution dans mon lit aux côtés de ma puce malade a été ma planche de salut. Mon coeur s'est ouvert, le stress s'en est allé et ce que j'avais envie de partager a pu enfin sortir au grand jour.
Lorsque ma p'tite dernière n'avait que six semaines, je me suis pensée bien forte. J'ai entrepris de bouger les plantes et arbustes sur le terrain. Du gros travail de bras. J'ai aussi cru bon organiser une méga fête pour mon aîné. 25 personnes dans la maison. Je me revois, fiévreuse au milieu de cette foule dans ma maison, mon bébé collé tout contre moi dans le porte-bébé. J'ai appris le lendemain que j'avais contracté une méningite virale. Résultat: deux jours à l'hôpital, quinze jours au lit à souffrir d'un mal de bloc d'enfer et à essayer de ne pas laisser tomber l'allaitement de mon poupon. Je n'avais pas respecté mon corps et le rythme de la vie...
Avant de partir en Escapade créative avec les Muses pour la première fois l'année dernière, une canicule nous est tombée sur la tête. J'ai donc préparé tout le matériel en dégoûtant de sueur, avec mes trois jeunes enfants autour de moi. J'ai frôlé la folie avant de m'écraser au milieu de la cuisine. J'ai hésité entre éclater en sanglots de stress et de fatigue ou trouver une façon de me rendre la vie plus douce (tout de suite!). Et j'ai fait le choix d'avoir du fun! Avoir du fun. Pas du stress! J'ai donc abaissé mes foutus standards de perfectionniste. Et les résultats ont été forts agréables!
La semaine où je devais partir chez mes parents avec les deux plus jeunes pour rédiger l'atelier virtuel des Muses, mon aîné est tombé malade. J'ai donc remis à la semaine suivante mon séjour. Et j'ai commencé à agoniser. Stressée car je ne pouvais pas avancer mon travail à la maison avec les enfants à temps plein et une maisonnée à gérer. La semaine suivante, je suis enfin partie avec mes enfants chez mes parents, en plein coeur de la nature et là....l'inspiration était pleinement au rendez-vous! J'ai écrit avec ardeur pendant une semaine sans relâche. Mes enfants étaient près de moi et j'étais heureuse. Aucun repas à préparer: quel luxe!


Mais tout ça a fait en sorte que j'ai appris avec tous mes sens que le stress n'est jamais la meilleure solution. C'est mon deuxième constat.

Alors, quand la semaine dernière mon ordinateur a perdu connaissance (ainsi que tous mes vidéos, podcasts et l'intégration des textes sur le blogue de l'atelier!), aucun stress n'est monté en moi. Quelque chose de plus grand a pris la relève: la paix. J'ai inspiré profondément, j'ai osé appeler un samedi soir le super-technicien qui m'a sauvé la vie plus d'une fois depuis quatre ans et je suis partie passer la soirée avec lui et sa femme en espérant pouvoir revenir à la maison avec mon ordinateur.
Je suis effectivement revenue à la maison avec mon ordinateur. Mais il était toujours sans vie. Et me voilà placée devant l'évidence: je suis dans le pétrin! Mais hey! Je ne suis pas stressée!

Aussitôt, une amie m'a offert son ordinateur. J'ai reçu un bon service, contre toute attente, là où j'avais acheté mon ordinateur. Et mon entourage s'est mobilisé pour me soutenir; je devais tout recommencer à zéro plusieurs choses que j'avais préparé avec soins depuis des mois!
Et depuis deux semaines, je vis en quasi-permanence dans mon univers parallèle.
Mais un univers parallèle qui est drôlement joyeux et satisfaisant! Le matin, je suis une maman à part entière. Je suis avec les enfants, je travaille sur notre terrain, j'arrache les mauvais herbes, mets du paillis, cours à l'épicerie, reviens faire le dîner!
 
Dès que les petits sont au lit pour la sieste, je regagne rapidement mon univers parallèle pour y travailler avec ardeur. Je reviens à la réalité dès les siestes terminées et la valse du 4 à 7 débute. Et je reprends le travail aussitôt jusqu'à tard le soir. Aidée par l'amour de ma vie qui révise mes textes, test Garage Band pour les enregistrements des fichiers MP3, me prête son ordinateur et joue au cheerleader pour m'encourager!
Mais je me sens tellement vivante et sereine! Bon. Disons que mes petites montées d'angoisse et de stress disparaissent beaucoup plus rapidement qu'avant! ;-)
Troisième constat: vivre pleinement ma passion par le travail, entourée de ceux que j'aime me remplit de bonheur et d'énergie!
Toute cette aventure exacerbe littéralement tous mes sens. J'ai l'impression de savourer à la puissance mille tout ce qui m'entoure! Le chant des oiseaux, l'odeur de la terre qui se réveille, des arbres en fleurs, le contact du sol sur mes pieds nus, les couleurs dans le ciel en fin de journée, mes enfants qui jouent ensemble, mon chum qui prépare le repas, tout ça m'enveloppe et m'apporte tellement d'énergie!

Alors, je suis sincèrement heureuse de pouvoir développer et créer cet atelier virtuel dans un tel état d'esprit et de joie! Parce que je sais que tout cela se reflètera dans ce que je vais partager avec les participantes. Parce que je sais que peu importe la suite des choses, je ressors de cette aventure transformée. Sans blague.
Quatrième constat: chaque accouchement me fait grandir. Même les accouchements de projets.
Je désire en profiter pour remercier tous ceux qui m'entourent, de près ou de loin, et qui m'encouragent à continuer d'avancer! Merci d'être là et d'illuminer ma voie par vos mots, votre aide, vos appels, vos câlins, votre compréhension et votre confiance. Sans vous, rien de tout cela ne serait pareil. Ou même, possible.
Et merci la vie pour ces belles leçons qui me permettent de grandir! Mais..ahem..je tiens à te dire que j'ai très bien saisi la leçon. Alors, plus besoin de faire sauter mon ordinateur! J'ai bien compris la leçon. Promis! (et j'ai acheté un deuxième disque externe. On n'est jamais trop prudent!)
Que la fête commence! Mardi, l'aventure virtuelle débute! En mots, en voix, en images et en vidéos!  
Rock on!