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Un petit chat est un chaton

Publié le 29 mai 2011 par Badiejf
Un petit chat est un chaton
«Un petit chat est un chaton. Le chaton buvait du lait.» Merci de copier ces deux phrases, c’est votre exercice de la journée. C’était du moins l’exercice du 27 mai 2011 que des élèves d’une classe de Kenscoff où on a passé une bonne partie de l’après-midi d'hier. Ils sont plus d’une soixantaine de timoun de 4 à 16 ans à suivre des cours dans cette salle grande comme mon salon et ma salle à manger combinés (si vous êtes gentils, je vous ferai visiter notre maison un jour...). Probablement 4 ou 5 tableaux pour un contenu et des exercices adaptés aux différents groupes d’âge, tout ce beau monde dans le même espace. La tolérance, j’en suis certain maintenant, est une qualité qui se développe. Ces jeunes, et cette classe en fait, sont dans la mire de notre nouveau président qui veut veut voir sa principale promesse se concrétiser dans au moins un département (le Sud) pour septembre prochain. Le gars (et son acolyte premier ministre toujours en attente de confirmation) avance sérieusement avec son projet d’écoles gratuites et obligatoires, un peu trop sérieusement au goût de plusieurs. Certains cette semaine invitaient notre nouveau président à tenter de réfléchir à la nuance entre rapidité et précipitation... Il a donc lancé cette semaine le Fond National pour l’Éducation (FNE) qui sera entre autres financé par des taxes perçues sur les appels et transferts entrant de l’international, de la diaspora en fait. Asefi fait partie de ceux qui trouvent que le nouveau président va trop vite et bouscule un peu trop les habitudes politiques du pays. Déjà, des députés réagissent en rappelant au Président que même s’ils partagent sa vision pour l’enseignement, qu’il doit quand même respecter les lois en vigueur et respecter le ‘législatif’ s’il veut faire avancer ses dossiers. La diaspora serait-elle aussi un peu sur les dents dans la mesure où au même moment où on lui demande de financer cet engagement, le président et son acolyte proposent d’intégrer le Ministère des Haïtiens vivant à l’étranger au sein du Ministère des affaires internationales. On voit donc notre nouveau président s’inscrire dans ses premières luttes politiques avec une fougue que plusieurs qualifient de juvénile. Les règles ‘en vigueur’ dans la vie politicienne haïtienne s’en voient quelque peu bouleversées et le pays compte assez de vierges ‘offensables’ pour s’en scandaliser. En fait, c’est la guerre de fond annoncée qui se joue actuellement : Transformer ou maintenir le système politicien en vigueur. Martelly a inscrit son discours de campagne dans ‘l’anti-politicien’ et dans le changement alors que ces adversaires parlaient de lui comme un incompétent inculte de la vie politicienne nationale. Comme le choix de son premier ministre, l’éducation devient l’espace où le rééquilibrage de la nouvelle réalité politique s’opère. À la manière du déroulement de la campagne électorale (comprendre les débats entourant les résultats des deux tours), Martelly a un allié de taille dans le dossier de l'éducation. La communauté internationale et les américains en particulier auront beaucoup d’intérêt à aider le nouveau président à réaliser son engagement de poser les fesses de tous les timoun haïtiens sur un banc d’école.

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