Je conserve un souvenir ému de l'accueil que j'avais eu l'honneur de réserver dans ma bonne ville d'Alençon aux Président des Communautés Urbaines de France dont j'assurais la présidence tournante. S'y côtoyaient Raymond Barre, Pierre Mauroy, Alain Juppé, Michel Delebarre et bien d'autres. Les Alençonnais étaient fiers d'appartenir à ce cercle prestigieux des communautés urbaines de France. Toutes ces personnalités cumulaient allègrement leur mandat de parlementaire, de maire, de Président de Communauté. Personne, alors, ne s'avisait de trouver cela scandaleux. Pour les avoir bien connus ou les connaître encore très bien, car le cercle s'est étendu depuis à Gérard Colomb, Jean-Claude Gaudin, Robert Grossmann, Jean-Marc Ayrault, ce sont tous des gens de sensibilités politiques différentes mais tous habités de la volonté de servir du mieux possible les populations qui leur ont fait confiance.
J'entends parfois, avec amusement, les cris d'orfraies poussés par de jeunes socialistes alençonnais que leurs couards leaders envoient brailler sur ce thème s'en aviser, un instant, qu'ils critiquent d'abord les personnalités les plus fortes de leur propre parti. Je leur signale, en passant, que Laurent Fabius vient de faire connaître qu'il briguerait la Présidence de l'Agglomération de Rouen. Je tiens une liste bien à jour de tous les autres, Alain Rousset, François Hollande etc. Mais tout autant à droite, bien évidemment.
Je voudrais dire, avec immodestie, que je me suis souvent senti vraiment et franchement le mieux placé pour défendre des intérêts parfois vitaux pour le territoire et la population dont j'ai la charge. Lors d'une récente discussion délicate relative à la mise en concession d'une autoroute, je suis convaincu que le fait d'avoir été membre du gouvernement, d'être membre influent au Sénat, d'être Président du Conseil Général plaidait pour une solution fructueuse. Qui de bonne foi oserait prétendre le contraire ?
Alors, faut-il pour des jolis principes, renoncer à servir sa modeste terre d'élection ? Pour ma part, je ne le pense pas. C'est pourquoi, sans complexe, mais au contraire, en pleine conscience, et avec des convictions chevillées au corps, je proposerai ma candidature à la Présidence de la Communauté Urbaine d'Alençon, si la liste que je soutiens est élue. Non seulement, je ne souhaite pas le dissimuler, ni m'en excuser, mais je le revendique et je défie publiquement celui qui prétendra être mieux placé que moi pour défendre, mieux que je ne saurais le faire, les intérêts de notre agglomération.