Des biologistes allemands confirment bien, au 27 mai, que des concombres importés d'Espagne sont à l'origine de l'épidémie massive et subite d'Escherichia coli entéro-hémorragiques qui provoque ces symptômes de diarrhées hémorragiques allant jusqu'au au décès. Ces scientifiques sont en train de séquencer le génome entier de la bactérie afin d'être capables de l'identifier rapidement des autres bactéries E. coli. Mais un autre progrès scientifique intervient en pleine épidémie, des médecins allemands auraient trouvé un traitement pour les cas les plus graves. Ce constat est publié dans l'édition du 25 mai, du New England Journal of Medicine (NEJM).
Selon l'Institut Robert Koch (RKI), à ce jour près de 300 patients ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une complication potentiellement mortelle de l'infection, caractérisée par une destruction des globules rouges et de graves problèmes rénaux. Au moins 9 patients seraient décédés en Allemagne, 3 cas suspects sont identifiés en France, d'autres sont également signalés en Suède, au Danemark, au Royaume-Uni ou encore aux Pays-Bas.
L'E. coli O104: H4, isolée de quatre concombres : Ces bactéries peuvent provenir de 3 sources, les aliments contaminés, l'eau souillée ou la transmission soit via un animal contaminé ou ses déjections, soit de personne à personne, mais les autorités locales de Hambourg annoncent au 29 mai avoir isolé la bactérie susceptible de provoquer cette éclosion de cas, l'E. coli O104: H4, de quatre concombres. 3 de ces échantillons provenaient d'un grand marché à Hambourg qui vend à des magasins ainsi qu'à des restaurants et des traiteurs. Les concombres provenaient de deux producteurs de produits biologiques en Espagne. Un quatrième échantillon provenait d'un restaurant.
Une première étude de cas: Les scientifiques de l'Institut Robert Koch et de l'Institut fédéral pour l'évaluation des risques pnt publié le résultat prncipal d'une première étude de cas: les femmes infectées par la bactérie sont beaucoup plus nombreuses à avoir mangé des tomates crues (92%), des concombres, des laitues dans les jours précédant leurs symptômes que les femmes qui n'étaient pas tombées malades (60%).
Le séquençage du génome en cours: Les scientifiques du Laboratoire national de consultation sur le SHU (syndrome hémolytique et urémique) de Münich travaillent également sur 42 échantillons provenant de tous les cas identifiés en Allemagne depuis 1996. Ils confirment que la souche pathogène est bien une bactérie E. coli O104: H4. Ces chercheurs travaillent actuellement au séquençage du génome entier de la bactérie, un travail essentiel pour pouvoir la distinguer d'une E. coli “normale”.
Un traitement possible: La bonne nouvelle, des médecins allemands ont trouvé un traitement pour ces infections mortelles à l'E.coli, selon cette étude parue dans le New England Journal of Medicine. Le Dr. Franz Schaefer, néphrologue au Centre de pédiatrie et de médecine de l'adolescence d'Heidelberg, et d'autres médecins décrivent dans cet article, comment ils ont traités avec succès 3 enfants infectés par EHEC souffrant de syndrome hémolytique et urémique avec une nouvelle approche. Ils ont utilisé l'anticorps monoclonal eculizumab, autorisé depuis 2007, pour le traitement une maladie rare du sang, l'hémoglobinurie paroxystique nocturne. Eculizumab inhibe une partie du système immunitaire appelé le système du complément, qui détruit généralement les cellules destinées à destruction par d'autres parties du système immunitaire.
Le système du complément a été mis en cause pendant un certain temps chez certains patients qui développent un SHU sans infection EHEC, connu sous le nom de SHU atypique, et l'eculizumab a déjà été utilisé avec succès pour les traiter. Des recherches récentes suggèrent que le système du complément pourrait également être impliqué dans les cas de SHU provoqués par EHEC.
Sources: Science Insider (AAAS- American Association for the Advancement of Science), NEJM May 25, 2011 (10.1056/NEJMc1100859) “Complement Blockade in Severe Shiga-Toxin–Associated HUS” (Visuel CDC, vignette NIH)
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