Il m’est arrivé, les années précédentes, de gouter au plaisir de quelques concerts dans le cadre du Festival de Mawazine! J’en ai parlé ici même.
Il faut dire que chaque fois, je choisissais le spectacle avec soin, en fonction de mes gouts : Césaria Evora qui m’a fait plané, Carlos Santa que j’ai fait découvrir à mon petit-fils , quelques grands noms de blues qui m’ont bouleversé, Julio Iglésias dont je garde un très mauvais souvenir! J’ai aussi découvert par hasard quelques autres artistes , sur la proposition d’un de mes enfants! J’ai vécu un moment inoubliable avec l’immense Elton John!
Mais, tout compte fait, MAWAZINE restait pour moi quelque chose de secondaire!
Cette année, par contre, je me suis offert le défi et la joie de faire le tour de toutes les scènes : Menzah, Salé, O.L.M.-Souissi, Nahda, Bourgreg, et même d’assister à certains spectacles dans les rues de la capitale!
J’ai voulu être partout! Et nous étions, chaque soir, des milliers de spectateurs, des jeunes, des vieux, des femmes, des enfants, des hommes, des étrangers, des connaisseurs, des curieux, des fans inconditionnels, des simples citoyens désireux de profiter d’une sortie agréable dans la douceur de la nuit rbatie!
Et partout, le même enthousiasme des spectateurs, qui applaudissaient, reprenaient les airs, dansaient, tapaient des mains, prenaient des photos à n’en plus finir, enregistraient des minutes entières sur les portables, écoutaient religieusement ou se trémoussaient au rythme de la musique!
J’ai voulu être partout, pour constater de visu si les appels au boycott de Mawazine auraient un impact quelconque!
Il faut bien se rendre à l’évidence : ceux qui demandaient l’annulation ou le boycott de cette semaine de détente et de spectacle ne connaissent ni le Maroc ni les marocains! Les marocains aiment la fête, depuis toujours et plus encore maintenant que la situation est difficile : pourquoi les priver d’une bouffée d’air frais!
Ceux qui voulaient tuer Mawazine ne connaissent pas d’avantage les étrangers qui vivent au Maroc, ces africains, étudiants nantis ou immigrés clandestins en route vers l’Europe, qui profitent du passage des groupes et des chanteurs subsahariens pour prendre un bain de leur pays et de leur culture!
Pas plus qu’ils ne connaissent les étrangers qui visitent ce pays : l’année dernière des centaines de touristes sont venus assister aux prestations de Sting ou Elton John! Comme ils ont été nombreux cette manière à venir applaudir Joe Cooker ou Shakira!
Je ne parle ici que des grandes scènes populaires!
Il ne faut pas oublier les espaces plus modestes, mais qui ont toujours accueilli des noms prestigieux, mais dans des arts très particuliers, destinés à un public plus ciblé! Ces scènes ont toujours connu, et cette année encore, un succès considérable, alors que les spectacles sont payants!
Alors de grâce, mesdames et messieurs les empêcheurs de s’amuser et de se détendre en paix, décoincez-vous! Laissez-vous aller, soyez zen! Vous voyez bien que nous représentez ni les habitants de Rabat en particulier, ni les marocains en général!
Le festival MAWAZINE n’est pas une cible politique ou alors vous ne connaissez rien à la politique!
P.S. 1 : Pour conclure ce billet, je ne peux me retenir de dire à ceux et à celles qui ont boycotté MAWAZINE, pour mille raisons qui leur sont propres :”Wallah, daya3tou riousskoum!”!
PS 2: Pour être honnête, je tiens à préciser que l’argument le plus censé avancé par les anti-Mawazine ne m’a pas convaincu : ce festival priverait tous les autres de leur financement! Comment expliquer la poursuite du festival des musiques sacrées de Fes, celui de TangerJazz, celui de Timitar à Agadir, celui du Raï à Oujda, et j’en oublie des dizaines d’autres dont vous trouverez la liste ici!
P.S. 3 : à l’année prochaine, inchaa Allah!