"Màs que un club". Ce FC Barcelone est fidèle à sa devise, bien plus qu'un club, il est un enchantement. En remportant, samedi à Wembley, la Ligue des champions 2011, après avoir écoeuré un Manchester United épuisé (3-1), le Barça s'est hissé sur le toit du continent, remportant sa troisième couronne européenne après celles de 2006 et 2009. Sur la planète football, le fond de l'air est blaugrana.
Car la troupe de Josep Guardiola mérite non seulement sa victoire, mais elle semble rendre impossible l'idée même de défaite. Imbattable, voire injouable lorsqu'elle évolue, comme ce samedi soir, à son meilleur niveau. Le Barça se rend comme maitre et possesseur du ballon, asphyxiant doucement son adversaire, plantant ses banderilles quand bon lui semble, utilisant à la perfection l'espace du terrain, dans toute sa verticalité et son horizontalité, pour étirer les lignes adverses.
MESSI, ENCORE ET TOUJOURS
Avec Xavi à la baguette, Barcelone ouvrait la marque à la 27e minute de jeu, sur un but de Pedro. Rooney répliquait cinq minutes plus tard, et les deux équipes rejoignaient les vestiaires sur un score de parité (1-1). De quoi piquer au vif les Catalans, qui reprenaient l'avantage à la 54e sur une frappe soudaine de Messi à l'entrée de la surface, l'Argentin profitant de la passivité apeurée de la défense anglaise pour tromper Van der Sar (2-1). Le jeune homme égalait à 23 ans avec son 12e but le record de réalisation en une saison de Ligue des champions établi par Van Nistelrooy en 2002-2003, sous le maillot de... Manchester United.
Sonnés, les Anglais l'étaient plus encore lorsque les partenaires de Xavi continuaient leur festival pour éteindre le principe même d'une révolte mancunienne. A l'heure de jeu, le ballon volait devant les cages d'un Van der Sar aux abois, sollicité tantôt par Messi, tantôt par Xavi ou Iniesta. Pas moins de 5 occasions franches à la suite, avant la délivrance, venue après un slalom de Messi salué par une merveille de frappe enroulée en lucarne de Villa (3-1). Messi s'écroulait sur les genoux sur la pelouse de Wembley.
ABIDAL PROMU CAPITAINE
La classe du Barça se poursuivait d'ailleurs au delà du temps réglementaire, lorsque Puyol offrait le brassard de capitaine à Eric Abidal, titulaire après avoir été opéré d'une tumeur au foie en mars. Le Français avait l'honneur de soulever la Coupe en premier, avant le traditionnel tour d'honneur entamé sous les "Campeones, campeones" hurlés par les supporters catalans, devant les yeux rougis de Rooney ou Scholes, et le sourire presque résigné d'Alex Ferguson. Le manager écossais avait déclaré avant la rencontre que cette finale serait "peut-être la meilleure de la décennie." A sens unique, elle a surtout consacré la meilleure équipe de ce début de siècle.
source: LeMondeSports / photos La Vanguardia