Montpellier vient de signer un superbe exploit, cet après-midi sur la pelouse ensoleillée du stade Vélodrome, en battant à l'arraché le Racing Métro, par la plus petite des marges (26-25).
Grâce à cette victoire splendide d'abnégation et d'intelligence de jeu, la jeune garde du MHRC s'est offerte une finale inédite, samedi prochain, contre le Stade Toulousain. Ce dernier sera évidemment favori, mais il devra se méfier, car les favoris réussissent bien à l'équipe de Fabien Galthié !
On a bien cru, pourtant, que le Racing finirait par l'emporter. Menés de 7 points à la mi-temps puis de 14 juste au retour des vestiaires après un essai de Santiago Fernandez, les coéquipiers de Sébastien Chabal (transparent aujourd'hui) ont attendu la 52ème minute pour - enfin - cesser de s'entêter dans le combat stérile et les passes sans franchissement pour essayer de créer des décalages dans la défense montpelliéraine. Combiné à une puissance physique supérieure, le changement tactique du Racing paraissait s'avérer payant. Après deux essais de Sirelli Bobo et Jonathan Wisniewski, les ciels-et-bleus ont profité de leur supériorité dans l'alignement pour lancer une offensive dans l'axe de la défense Montpelliéraine qui s'acheva dans l'en-but montpelliérain.
Menés 25-23 à seulement 4 minutes du terme, les hommes de Fabien Galthié et Eric Béchu ne s'effondrèrent pas. Au contraire, ils repartirent de plus belle et finirent par arracher une pénalité que l'impeccable Martin Bustos Moyano convertit avec l'assurance du tueur à sang froid. Les efforts des avants du Racing pour placer leur ouvreur dans des conditions satisfaisante en vue d'un drop salvateur furent vain. Drop il y eut effectivement, mais sans réussite. Les Montpelliérains pouvaient exulter et fêter dignement leur victoire et leur qualification pour la finale du Top14.
ce qui impressionne le plus, c'est sans conteste les ressources mentales dont l'équipe de Montpellier fait preuve. On l'avait constaté cette saison, et face à Castres en barrage, la demie d'aujourd'hui le confirme. Ces jeunots ont des nerfs de vétérans.
Même le MHRC a marqué moins d'essais que le Racing, il mérite amplement sa victoire. A la différence de leur adversaire parisien, les Héraultais n'ont pas choisi de "gérer" le match mais bien de le jouer. Proposant de la vivacité, en particulier dans les regroupements, le MHRC a systématiquement cherché à destabiliser la défense adverse, à déplacer un pack du Racing plus puissant mais un peu moins mobile. Un bémol cependant : l'indiscipline a failli coûter cher aux Montpelliérains qui ont disputé 20 minutes en infériorité numérique, et il faudra corriger cela pour espérer avoir une chance de l'emporter face à Toulouse.
Cette belle équipe, jeune et joueuse, ne sera pas favorite en finale. Mais la foi déplace les montagnes et celle dont est animée le MHRC devra être prise très au sérieux par son futur adversaire. Un adversaire qui, il y a dix ans, s'imposa en finale avec dans ses rangs quelques jeunes pleins d'avenir...