A échéance 2012, l'EFSA devra finaliser sa nouvelle évaluation des risques de l'aspartame à la demande de la Commission européenne. Une évaluation initialement programmée pour 2020. Dans ce cadre, l'Agence européenne devra organiser un appel public afin de recueillir de nouvelles données scientifiques, ainsi qu'un examen approfondi de la littérature disponible. C'est la première fois qu'un appel public est officialisé ainsi, montrant, malgré les dernières études publiées, l'insuffisance de données précises sur les effets secondaires de l'aspartame.
L'aspartame a un pouvoir 200 fois supérieur à celui du saccharose. Découvert en 1965 par un chimiste de la société Searle et en 1974, une première AMM lui était accordée aux Etats-Unis la même année par la Food and Drug Administration (FDA) puis suspendue quelques mois pour possibilité d'effets toxiques et cancérogènes sur le cerveau puis de nouveau accordée par la FDA en 1981 dans les aliments solides puis étendue aux boissons gazeuses en 1983. Autorisé en Europe en 1994, il a fait l'objet de multiples évaluations, qui ont conclu, selon l'Anses, à sa sécurité d'emploi et à la fixation d'une dose journalière admissible à 40 mg/kg de poids corporel par jour.
Ce sera le 4ème avis fourni par l'Agence européenne sur cet éducorant artificiel. Des évaluations menées par le Comité scientifique de l'alimentation humaine (SCF) qui avaient débouché chaque fois sur une absence de preuve susceptible de conduire le groupe des experts de l'EFSA à reconsidérer la sécurité de l'aspartame.
Au grand dam des associations, la dose journalière autorisée, DJA, n'a jamais pu être revue à la baisse, malgré les différentes études publiées. Selon l'Efsa, l'étude portant sur le potentiel carcinogène chez la souris (Soffritti et al., 2010 (1)) et l'étude épidémiologique examinant l'association entre la consommation de boissons non alcoolisées contenant des édulcorants artificiels et le risque accru d'accouchement prématuré (Halldorsson et al., 2010 (2)) – ne justifiaient pas une révision des évaluations précédentes de l'aspartame ou d'autres édulcorants actuellement autorisés dans l'Union européenne. Dans son avis du 14 mars, l'Agence confirme alors que ces deux nouvelles publications n'apportent pas de base scientifique suffisante pour une réévaluation de l'aspartame au plan toxicologique et précise qu'”il conviendrait de conduire de nouvelles études pour infirmer ou confirmer leurs résultats.
Pour cette nouvelle évaluation, l'EFSA travaillera en liaison étroite avec l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) sur l'évaluation nutritionnelle des risques et des bénéfices des édulcorants.
Ajoutons que la présence de parabène dans les médicaments a été fortement médiatisée ces dernières semaines. Il en est de même pour l'aspartame qui entre dans la composition non seulement dans de nombreux aliments, de nombreuses boissons mais également dans plus de 600 médicaments.
Source: EFSA
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