Cette découverte par une équipe du CNRS, d'un facteur cellulaire limitant l'infection par le VIH-1 de cellules clés du système immunitaire, les cellules dendritiques, permet de mieux comprendre la physiopathologie de l'infection et de développer à terme de nouvelles stratégies vaccinales. Des résultats publiés dans l'édition online du 25 mai de la revue Nature obtenus grâce au soutien de l'ANRS, du SIDACTION, de la FRM et du Conseil Européen de la Recherche.
Les cellules dendritiques sont les sentinelles du système immunitaire, elles déclenchent la réponse immunitaire. Elles capturent l'intrus et le modifient pour en présenter les antigènes aux cellules impliquées dans la réponse immunitaire spécifique. Dans le cas de l'infection par le VIH-1, si le virus est bien capturé par les cellules dendritiques, il ne les infecte qu'incomplètement et diminue ainsi leur réponse immunitaire dirigée contre le virus. En revanche, les cellules dendritiques peuvent être infectées plus « efficacement » par d'autres virus apparentés au VIH-1 : le VIH2 et le virus simien SIV. Ceci est dû à la présence d'une protéine virale particulière, Vpx, qui n'existe pas dans le VIH-1.
Comment diminuer la sensibilité des cellules dendritiques à l'infection par le VIH-1? Les chercheurs ont basé leurs travaux sur l'observation que les cellules dendritiques sont beaucoup plus sensibles à l'infection par le VIH-1 quand elles sont manipulées pour exprimer la protéine Vpx spécifique du VIH2 et du SIV. En isolant les protéines cellulaires interagissant avec Vpx, les chercheurs ont identifié une protéine, SAMHD1 qui se révèle être un facteur limitant la capacité du VIH-1 à infecter les cellules dendritiques.
SAMHD1, un facteur de restriction intracellulaire du VIH: Les chercheurs rappellent les autres facteurs de restriction, APOBEC3, Trim-5-alpha et Tetherin déjà connus pour leur rôle dans le contrôle de la multiplication de certains virus. Mais contrairement à ce que l'on observe avec ces trois facteurs, le VIH-1 n'a probablement pas développé de mécanisme lui permettant de contrecarrer SAMHD1.
Cette protéine cellulaire pourrait permettre au virus d'échapper à la réponse immunitaire: Les résultats démontrent que SAMHD1 est une protéine qui inhibe une étape précoce du cycle viral. Une découverte qui ouvre des perspectives nouvelles en recherche fondamentale et également pour les équipes qui travaillent à l'élaboration d'un vaccin thérapeutique et préventif ciblant les cellules dendritiques.
Source: Communiqué CNRS- Nature, 25 mai 2011 doi:10.1038/nature10117 “Samhd1 is the dendritic and myeloid cells-specific HIV-1 restriction factor counteracted by Vpx” (Vignette Myeloid dentritic cells-BMJ)
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