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Voler des muffins à la cantine.

Publié le 28 mai 2011 par Teazine
Voler des muffins à la cantine.

INTERVIEW METRONOMY

L'année dernière, ma collègue suisse interviewait Metronomy. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, le groupe a oublié l'interview, sorti un troisième album, et est devenu encore plus connu. Du coup, c'était une bonne excuse pour poser de nouvelles questions à Joseph Mount, le cerveau du projet. 
TEA : Votre tournée française est sold out, j'imagine que c'est aussi le cas dans d'autres villes ailleurs, tu n'as pas peur que Metronomy devienne trop connu, trop gros ? Joseph Mount : Oh si, oh si ! (rires) C'est bizarre et en même temps je crois que c'est drôle pour nous car nous restons toujours qui nous sommes et on joue depuis un petit bout de temps maintenant. Et je préfère que ce soit grâce à ce troisième album que nous soyons davantage reconnus, genre je n'aurais pas aimé que cela arrive au début, comme un gros truc hype. Mais je pense que c'est quand même un peu effrayant, t'es peut être un peu plus nerveux, tu penses que plus de personnes regardent et donc plus de personnes pourraient être déçues... (rires) Mais je ne pense vraiment pas que nous deviendrons trop connus (rires).
Et sortir un troisième album, ça te faisait peur aussi ? Hum... Je ne sais pas, pour nous ça reste gentil, notre popularité. Tu vois on ne s'est pas soudain sentis projetés genre « POW ». Donc non je n'avais pas trop de pression pour cet album. Peut être que comme celui-ci a plus buzzé, j'aurais plus de poids sur mes épaules pour le prochain album (rires). Mais faire celui-ci était assez drôle et tranquille.
Alors maintenant il y a deux nouveaux musiciens dans le groupe, ils sont cool et gentils et tout ? Non, ils sont affreux. Non non. Ca ne semble pas si nouveau pour nous parce que ça fait genre deux ans qu'ils ont commencé à jouer avec Oscar et moi, mais pour beaucoup de personnes c'est nouveau. Mais ouais, c'est super. Une fois qu'on a commencé à jouer ensemble c'était tellement facile que c'était comme si ça avait toujours été comme ça. Mais ça ne veut pas dire qu'avec Gabriel c'était rien hein (rires). Mais c'est juste que depuis qu'ils ont joint le groupe nous avons fait tellement de choses que nous n'avions pas faites avant que ça nous semble évident maintenant. Qu'est ce qu'ils ont apporté à Metronomy ? Ben, pour le live, c'est juste le fait que maintenant ça ressemble vraiment à un live en fait (rires). Genre avant nous étions trois et il y avait cet ordinateur sur lequel nous nous reposions vraiment alors que maintenant il y a quatre personnes qui jouent vraiment. Les plus gros concerts que nous avions fait quand nous étions juste trois, sur une grande scène, on avait l'impression de faire pas grand chose, un peu comme si nous trichions (rires). Donc maintenant ça a l'air plus réel et authentique.
Le seul disque que vous avez sorti entre Nights Out et The English Riviera est l'EP Not Made For Love, et beaucoup de personnes pensaient alors que le troisième album sonnerait justement comme Not Made For Love... Ouais. C'est drôle parce qu'au départ on devait ressortir une nouvelle version de Night Out avec des chansons inédites dessus, mais finalement ça ne s'est pas fait et donc c'est sorti en EP. Je pense que cet EP était donc une réaction immédiate à Nights Out donc j'ai juste fait ces chansons simples et lentes. C'était plus censé être une fin à Nights Out plutôt que le début de quelque chose. Dans ma tête en tout cas.
Le dernier album est moins catchy, t'en avais marre de faire danser les gens ? (rires) Ouais, je pense juste que c'est un sentiment différent. Je pense qu'il y a quand même des sortes de chansons dansantes dedans. C'est plus que je ne voulais pas faire le même genre d'album encore, en tout cas pas immédiatement. Il y a définitivement des choses que je veux revisiter, genre j'aimerais bien essayer d'enregistrer le genre de chansons qu'on avait sur Nights Out, genre refaire des trucs plus dansants. Mais pour moi c'est assez chouette d'avoir une espèce de repos, ça aurait été bizarre de faire Nights Out et ensuite de faire quelque chose de vraiment similaire immédiatement. Et c'est plus drôle d'essayer différentes idées et c'est plus excitant pour moi.
Mais j'ai vu que vous jouiez encore beaucoup de morceaux du deuxième album quand même...Ouais. Parce que ce n'est pas parce que le nouvel album est différent que ça veut dire que je renie soudain mes anciennes compos. Ca vient de la même personne et du même groupe. Et pour Pip Paine alors ? Vous n'en jouez qu'un morceau...(rires) Tu sais, la raison pour laquelle on ne le joue pas beaucoup en live c'est que quand je l'ai écrit et enregistré, je n'avais aucune idée de ce que ça donnerait de le jouer en groupe, et c'est vraiment super chaud en fait (rires). Parce que dans certaines chansons il y a tellement de petits riens qui se passent que c'est vraiment dur de leur rendre justice en les jouant en concert. On avait l'habitude de jouer "Trick Or Treatz" ou "Back Eye Burnt Thumb" mais ça ne sonnait vraiment pas comme sur le disque.
T'as l'air vraiment sympa et gentil, mais je suis sûre que t'as une part sombre en toi. Allez, c'est quoi la chose la plus méchante que tu aies jamais faite ? (rires) Oh je ne sais pas. Je ne dirais pas quelle est la chose la plus méchante que j'ai faite parce que je suis trop gentil (rires). Allez ! Mais je ne sais pas, je pense que je peux être assez manipulateur (rires). J'ai volé des trucs aussi, rien de bien grave, genre des muffins à la cantine de l'école. Je peux être assez malpoli avec les gens.
Quel est le pire concert que tu aies joué ? C'était au début, nous avons fait beaucoup de concerts dans des clubs, genre Fabric à Londres, à quatre heures du mat' ou quelque chose comme ça. Et nous avons fait tellement de concerts comme ça à des heures ridicules du matin... La plupart étaient une perte de temps. Soit nous étions trop bourrés parce qu'il était trop tard, soit c'était le public... Comme quand nous avons joué à Fabric, nous avons commencé et là tout le monde est devenu fou, et on était là genre « Wow, c'est dingue, c'est trop bien », et ensuite nous avons arrêté de jouer et tout le monde a stoppé personne n'a applaudi, ils étaient juste genre « Où est partie la musique ? » et là nous avons réalisé que ça ne comptait pas vraiment si c'était nous ou quelqu'un d'autre qui jouaient.
Si tu étais une femme célèbre, qui serais tu ? Wow ! Hum, tu connais cette femme qui s'appelle Delia Derbyshire ? C'est celle qui bossait à la BBC pour le Radiophonic Workshop, et ils ont fait le thème de Doctor Who et elle faisait des choses très expérimentales, électroniques, alors que c'était dans les 60s ou un truc du genre. C'était vraiment beau et assez cool. Je serais sûrement elle. La dernière fois tu as répondu Mariah Carrey...Ah ouais ? Ben, je ne voudrais plus être Mariah Carrey maintenant, j'ai changé (rires).
Je suppose que tu as fait des tonnes d'interviews, quelles sont les questions qui t'agacent le plus ? Hum... Ca n'arrive plus très souvent mais parfois nous demande encore pourquoi nous nous appelons comme ça, comment nous en sommes arrivés à faire de la musique. Ce genre de truc. Je pense que ça arrive quand les gens n'ont pas vraiment fait de recherches. Mais tu ne peux pas être trop méchant quand même.
Si je ne sais pas quoi faire de mes vacances, tu me recommandes d'aller sur la English Riviera ? Ouais, pourquoi pas. C'est pas cher, alors vas-y. Si tu pars de France, tu peux avoir des ferries. Et je pense que peu de gens ont l'idée d'y aller, vous préférez, Nice, la french riviera quoi. Mais je pense que tu serais surprise. Et je sais que les français aiment assez le côté british, l'idée un peu désuète des Anglais. Et il y a beaucoup de ça dans cette partie du monde, donc je pense que ouais, tu devrais aller passer tes vacances là-bas.

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