Élysée République - T.3 : Echelon présidentiel - de Rémy Le Gall et Frisco - Casterman, collection Ligne Rouge - 25 mai 2011 - 10,40 € Il y a deux manières de traiter des arcanes de la politique. Le genre s’est particulièrement développé ces dernières années, preuve sans doute que le public s’intéresse davantage à la politique même s’il rechigne à aller voter. Face à Sisco de Thomas Legrain et Benec au Lombard, Rémy Le Gall et Frisco propose chez Casterman un thriller dans les arcanes du pouvoir de la République française. Elysée République a débuté en 2007 peu avant la dernière campagne présidentielle. Après trois ans d’absence, le T.3 arrive enfin en librairie. On y suit le combat pour la présidence d’un ancien médecin Constant Kérel, devenu député et lancé dans un combat frontal contre le Président de la République Edouard Montfaure. Accusé de meurtre et menacé d’être traduit devant la Haute Cour, ce dernier tente de rebondir par un voyage présidentiel aux Etats-Unis. Kérel ne le lâche pas et parvient à rencontrer le président américain pour remettre son projet pour sauver la planète... Parallèlement, la défense du président prend des formes variées et réserve bien des rebondissements. Si la lecture de cet opus nécessite de se replonger dans les épisodes précédents, le rythme reste très soutenu, entrecoupé de scènes de flash back de Kérel qui trouveront progressivement toute leur justification, des allusions à la vie politique nombreuses, souvent très crédibles, tout en ajoutant un côté complot très à la mode avec l’intervention de groupuscule aux méthodes expéditives. Avec un dessin réaliste grand public de bonne facture dans une certaine filiation de Largo Winch, cette série s’impose sur un créneau peu encombré.Le Fils de l'Officier - T.1 : La Tête aimée - de Patrick Cothias et Patrice Ordas (scénario), Christelle Galland (dessin) et Sébastien Bouet (couleurs) - Bamboo, collection Grand Angle - 25 mai 2011 - 13,50 € La collection Grand Angle chez Bamboo aime plonger dans l’intimité de ses personnages et évoquer des destins particuliers. Avec Le Fils de l'Officier de Patrick Cothias, Patrice Ordas et Christelle Galland, elle n’y fait pas exception. Un peu après l’époque de la série Tombelaine de Gilles Chaillet et Bernard Capo chez Casterman et dans une ambiance non sans rappeler le récent Les Innocents coupables de Laurent Galandon et Anlor dans la même collection, ce premier volet d’un triptyque présente la vie erratique d’un jeune homme au destin contrarié dès sa naissance au début du 20e siècle. Il s’appelle Sidoine Loll. Son prénom pas facile à porter est un hommage à sa mère Sidonie. A son septième anniversaire, Divères, son père adoptif et alcoolique lui révèle qu’il est né à Saïgon en Cochinchine d’un père maréchal des logis de la Coloniale. Celui-ci a préféré éloigner son fils et sa mère et les a confiés à Divères. Sa mère est emportée par la maladie alors que son fils n’avait que 3 ans. Sidoine aurait pu réussir dans la vie. Il était excellent à l’école. Mais faute d’argent pour payer le lycée, il doit travailler aux champs dans cette Bretagne rude auprès d’un métayer, la famille Jugan. Le destin s’acharne sur lui. Suite à une dispute, son père adoptif se suicide. Le curé lui conseille d’endosser la responsabilité pour que le vieil homme évite la fosse commune. Le voilà condamné en colonie pénitentiaire, un bagne pour les enfants aux règles odieuses. Il a 16 ans… Le destin s’acharne et ce n’est pas fini... Cet album permet de découvrir la psychologie du protagoniste et son évolution face aux événements auxquels il doit faire face. Intelligent, il parvient à y survivre animé par une rage, une haine et un orgueil. Les scénaristes qui sortent en même temps le roman Hindenburg et débutent aussi l’adaptation en BD de leur roman l’Œil des dobermans campent de manière crédible son caractère. En même temps, ils multiplient ses épreuves dans un environnement d’injustice, où l’empreinte catholique est forte. Cette fresque sociale est aussi le récit passionnant d’un chemin initiatique de ce jeune homme à qui la vie ne semble faire aucun cadeau. Pour son premier album, Christelle Galland, diplômée comme Arno Monin ou Ingrid Liman de l’école Pivaut à Nantes, trouve un style semi-réaliste touchant où ses décors sont particulièrement soignés et les personnages expressifs. Dans l’ensemble - quelques ciels bleus tranchent avec les tons pastels -, les couleurs de Sébastien Bouet sont harmonieuses. Une mise en bouche prometteuse.Le Périple de Baldassare - T.1 : Le Centième Nom - de Joël Allessandra et Amin Maalouf - Casterman - 25 mai 2011 - 14,00 € Casterman propose encore une adaptation d’un grand roman. Cette fois, il s’agit de Le Périple de Baldassare de l’auteur d’origine libanaise Amin Maalouf. L’adaptation prévue en trois tomes est signée Joël Allessandra dans une double affiliation d’Hugo Pratt et surtout Jacques Ferrandez. Une sensation qui commence avec la couverture qui rappelle les Carnets d’Orient et évidemment l’histoire qui se déroule du Liban à Constantinople, en passant par Tripoli er Alep pour le T.1. Il s’agit d’une histoire entre le conte et la quête ésotérique autour d’un livre mythique. Le Centième Nom donnerait justement le nom caché de Dieu et permettrait de sauver le monde. Or, en cette année 1665, les orientaux redoutent la fin du monde incarnée par l’année 1666. Par un incroyable hasard, le grand marchand de livres Baldassare Embriaco, catholique Génois vivant à Gibelet. se retrouve avec cet ouvrage recherché dans le monde entier. Il ne croit pas à son authenticité ni à son pouvoir. Lorsqu’un Chevalier français veut le lui acheter, il cède facilement. Avant de se rendre compte de la possible bévue. Avec ses assistants, il décide alors de tenter de le récupérer et s’élance dans un périple, véritable voyage initiatique d’un an où il découvrira l’amour et forgera son destin. Il sera confronté à de nombreuses mésaventures tout en découvrant le monde de son époque, et finalement lui-même. Le récit prend la forme d’un journal intime, dont écriture manuelle n’est pas toujours très simple à lire. La forme de la BD fluidifie le récit, même si on aurait apprécié un découpage moins répétitif largement fait de gaufrier malgré quelques pleines pages. L’aquarelle aux couleurs soutenues et lumineuses transportent parfaitement l’atmosphère du voyage. Une trilogie prometteuse.Les Carnets secrets du Vatican - T.5 : Le Bâton de Moïse - de Novy novyblog.canalblog.com (scénario), Roman Surzhenko www.robinart.ru (dessin) et Digikore Studios (couleurs) - Soleil - 25 mai 2011 - 13,50 € Contrairement à Glénat qui avait été précurseur en lançant la collection Loge noire, mises à part les différentes saisons du Triangle Secret de Didier Convard qui se poursuivent, les éditions Soleil continuent d’occuper le créneau de l’ésotérisme et de la remise en cause des dogmes des religions et des mythes de notre civilisation. Cette collection Secrets du Vatican a débuté avec la série Les Carnets secrets du Vatican créée par le scénariste Novy, alias Hervé Loiselet. Ce nouvel épisode vient conclure un diptyque qui peut se lire presqu’indépendamment des précédents opus. Les ingrédients désormais classiques du genre sont réunis. Bien sûr il est fait allusion aux Saintes Ecritures, ici autour des éléments constitutifs de la nouvelle Jérusalem, le nouveau Royaume de Dieu, à savoir la collection des objets créés par Dieu et apparues au crépuscule du 6e jour. L’un des ressorts est de fouiller l’Histoire, sous forme de scènes de flash-back historiques, ici centrées sur les Vikings vers l’an 1000. Enfin, le récit prend la forme d’un thriller contemporain à travers le monde pour retrouver ce trésor pouvant remettre en cause l’avenir du monde, avec l’affrontement de plusieurs branches animés par des ambitions opposées, ici l’Eglise catholique et un cartel de la drogue mexicain. Même si l’intrigue n’est pas des plus fluides, sa mise en scène par le jeune dessinateur russe Roman Surzhenko dans un style réaliste est efficace avec une mise en couleurs numérique dans la tradition de l’éditeur Soleil. Les amateurs du genre apprécieront. Voici quelques extraits des T.4 et T.5 grâce à digiBiDi.
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