Tu espères sans doute que demain recèle encore des trésors d'incertitudes, qu'après la vague d'impossibilités, un tsunami des possibles pourrait déferler sur tes territoires inconquis.
Peut-être t'imagines-tu, rêvant les yeux au plafond, toute à ton futur, que demain est un jour plein de promesses. Et puis il y a ces deux mains que tu remets au lendemain. Deux mains fines aux cicatrices ardentes qui creusent le sillon dans ton dos fatigué. Deux mains qui s'agrippent pendant l'amour et qui te dessinent des arabesques au réveil. Deux mains qui sont à demain ce qu'aujourd'hui est à ton présent. Un déluge de doute et d'envie, de crainte et de plaisir.
Peut-être t'imagines-tu avoir fait le tour de la question. Qu'est-ce que demain finalement ? Un autre jour qui a le goût de ce jour, deux mains qui ont révélé ce qu'elles avaient à révéler. Ou pas.
De ces deux mains tu sais si peu finalement qu'il faut laisser à demain le temps de faire son oeuvre. Alors tu fermes les yeux et tu t'endors parce que demain est résolument un autre jour.