Les députés et autres UMP se lâchent grave depuis plusieurs mois sinon années. Sur tous les sujets sensibles qui frôlent l’extrême droite. L’homosexualité en fait partie. Ce n’est certes ni nouveau ni l’apanage de la droite. Il suffit de se souvenir de la logorrhée – véritable diarrhée verbale – qui accompagna la loi sur le PACS. Première mouture rejetée sans que le PS ne s’y opposât vraiment. Quant à l’argumentaire des opposants – quand la loi revint sur le tapis avant d’être définitivement adoptée - il fleurait bon la quasi merde.
Qui se souvient encore que le candidat Nicolas Sarkozy avait promis un statut aux homos, mariage y compris ? L’affaire Minvielle en fut en son temps un démenti flagrant : L'homme déchu de sa nationalité après avoir épousé un Néerlandais pourrait redevenir Français en 2009. Je ne sais ce qu’il en a été. Depuis que je m’intéresse aux divers cas juridiquement possibles de déchéance de nationalité, il ne me semble pas que celui de Jérôme Minvielle en fît partie
Toujours est-il que l’Etat sarkoïdal fit repli en rase campagne : COUAC-COUAC & Cie et rétropédalage. Je m’étais attirée quelques foudres en osant proférer – à titre tout à fait perso – que je trouvais un tantinet ridicule l’idée de singer le mariage hétéro. Il me semblait que le PACS – aménagé surtout pour préserver les droits sociaux : pension de reversion, notamment – était préférable car s’adressant aussi bien aux hétéros qu’aux homos…
Comme tous s’arrange entre gens de bonne compagnie, un de mes plus assidu détracteur me proposa même d’être mon chevalier servant dans les lieux homos. J’appréciai l’invitation mais la déclinai car s’il est une chose que je déteste c’est bien précisément le ghetto. Connaissant le milieu et ses divisions – notamment quant à l’âge ! - j’y aurais été pour le moins ridicule.
Aujourd’hui, nous sommes loin de ces développements. Après la conne sortie de Nora Bera – sous-ministre transparente de la Santé – visant à interdire le don d’organes aux homosexuels Sida et homosexualité : Nora Berra suscite une vague d'indignation car – forcément – porteur du VIH, voilà t-y pas qu’une autre taspé de l’UMP s’en permet une autre de la même eau ! bien plus répugnante encore.
Il faut bien la nommer et Libé-Toulouse (26 mai 2011) ne s’en prive pas : L'UMP Brigitte Barèges et le mariage entre homosexuels: «et pourquoi pas des unions avec les animaux?» Comme quoi on peut être très bien licenciée en droit et même + tout en étant parfaitement conne ! Comme elle ne semble pas au parfum, je me risquerais donc à l’affranchir : les homosexuels sont nonobstantleur orientation sexuelle - et avant tout - des êtres humains à part entière. Il m’étonnerait que Dieu eût créé un genre humain à part moins digne du respect dû à toute personne quelle que fût son origine, la couleur de sa peau, etc.
Au passage, une allusion également à la polygamie pour ceux qui n’auraient pas compris "d’où elle parle" : la faction ultra-réac - islamophobe, raciste et xénophobe - de l’UMP, tellement proche du FN qu’il est fort surprenant qu’elle n’ait pas déjà fusionné avec le parti d'extrême droite. Vous pouvez être d’ores et déjà certains que si le 22 avril 2012 les électeurs rejetaient Nicolas Sarkozy dans les oubliettes – antichambre des poubelles de l’histoire - nombreux seraient ses soutiens d’aujourd’hui à faire allégeance à Marine Le Pen.
Madame Barèges, essayez de ne point nous prendre pour des cons. Cela commence à bien faire. Les exemples se multiplient de prétendus lapsus – votre langue aurait fourché ? bifide comme celle d’un serpent ou mieux encore : du Diable – et vous regretteriez une intervention «de mauvais goût» et «retirez ces propos maladroits». Vous avez d’ailleurs tenté sans succès de les faire ôter du compte-rendu de séance. Mais encore une fois – cela devient lassant de le répéter - ce qui a été dit l’a été. Quand bien même utiliseriez vous une éponge avec une savonnette - forcément à "vilains" (mots) - ils ne peuvent s’effacer. Il n’y a qu’au rugby que "l’éponge magique" fasse disparaître la trace des mauvais coups.
Les arguments qu’elle avance pour sa défense ne valent guère mieux. Elle s’en prend bien évidemment à Noël Mamère : «un teigneux toujours prêt à faire polémique de n’importe quoi». Ben voyons ! Vous et vos semblables ne cessez d’alimenter la chronique des scandales, phrases nauséabondes, COUAC ! COUAC ! et si l’on ose les mettre en exergue, c’est forcément de la mauvaise foi patentée. Manque de bol, le député UMP Franck Riester a également dénoncé des propos «honteux et ignobles». Quant à Michel Teychenné, socialiste de l’Ariège et ex-député européen ainsi qu'ancien membre du groupe Lesbien Gay Bisexuel et Trans (LGBT) au Parlement européen, il fustige ces mots «élégants» qui trahissent la «bofitude» de la dame qui pensait «faire de l'humour»...
Drôle d’humour en effet ! Que n’apprécient ni Jean-Luc Romero – ex-UMP et aujourd’hui conseiller régional PS d’Ile de France : il a fini par comprendre que les promesses de Nicolas Sarkozy en faveur du mariage des homos, c’était pur pipeau : je dis et j’oublie… - ni Christophe Girard, adjoint au maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) qui publie sur son blog un message intitulé «pathétique et vulgaire», parlant «d’un un grand élan de vulgarité et de bêtise (…) La droite la plus conne du monde vient de se réveiller à visage découvert». Certes, ce nouvel écart de langage a surtout fait réagir la gauche indignée par les propos de Brigitte Barèges (20 minutes, 26 mai 2011).
Ainsi Jean-Marie Baylet, président du PRG (Parti Radical de gauche) qui écrit : «Les déclarations de Brigitte Barèges, comparant le mariage homosexuel à des "unions avec des animaux", illustrent bien toute la subtilité et la délicatesse dont elle est capable. Les Radicaux de Gauche, profondément attachés à l'Humanisme, condamnent avec la plus grande fermeté ces propos. Les outrances de la député-maire UMP de Montauban à propos des homosexuels relèvent des mêmes mécanismes que le racisme en déniant à l'autre son humanité !». Je ne saurais mieux dire.
Sans doute était-elle en déficit de notoriété. Je ne dois pas avoir été la seule à ignorer son existence jusqu’à hier. Cela n’a rien à voir avec l’humour. Juste une belle saloperie de première bourre. «On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui» remarquait finement le regretté Pierre Desproges. Ce n’est pas avec Christine Barèges que j’aurais envie de me marrer.
Dernier argument qu’elle oppose à la levée de boucliers : les députés socialistes feraient feu de tout bois afin de «détourner l'attention des déchirement qui traversent leur parti et des pérégrinations judiciaires de leur ex-futur héraut DSK». Manque de pot, encore une fois : l’auteur de l’article de Libé Toulouse fait remarquer que l’UMP est embarrassée par l’affaire Tron, là aussi une sordide histoire d’accusation de harcèlement sexuel et peut-être également de viol. Dans les deux cas, gardons-nous de condamner hâtivement.
Le respect du principe de la présomption d’innocence – que Nicolas Sarkozy et pas mal d’autres foulent très souvent allègrement aux pieds - nous l’interdit tant que les faits ne sont pas avérés et les auteurs définitivement condamnés en dernière instance. Il suffit de se souvenir comment Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse, fut lui aussi accusé de dépravations sexuelles et traîné dans la boue sur la foi de témoignages qui se révélèrent totalement faux.