United a rendez-vous avec l'histoire et se rend à Wembley avec la ferme intention de mettre les pendules à l'heure avec le FC Barcelone.
Qu’est-ce qui différencie une excellente saison d’une saison exceptionnelle ? Un match comme celui de demain soir. Nous y sommes presque. Vous aurez remarqué que je me suis fait discret à ce propos. Je n’ai pas passé mon temps à vous relater les nombreuses déclarations venant des deux camps. En gros, si vous n’avez rien lu de tout cela, tout le monde se respecte énormément. Les barcelonais soulignent la qualité du collectif mancunien, plus équilibré qu’il y a deux ans après le départ de Cristiano, mais restent confiants. Dans le camp des Red Devils, on n’a pas peur et on est prêts à prendre sa revanche par rapport à la finale de 2009.
Ce sont donc les deux meilleures équipes du monde qui s’affronteront pour le titre de roi de l’Europe à Wembley. Deux équipes au style et aux traditions bien différentes, partageant néanmoins pas mal de points communs. Par exemple, celle qui l’emportera demain soulèvera la coupe aux grandes oreilles pour la quatrième fois de son histoire. Elles ont toutes deux subi six défaites cette saison, toutes compétitions confondues. Bien sûr, elles sont championnes dans leur pays. Une symétrie qui se traduit au niveau des confrontations entre les deux géants : en dix rencontres, on compte trois victoires pour United, trois pour le Barça et quatre matches nuls. Egalité parfaite.
Deux ans après la finale de Rome perdue 2-0 (Eto’o, Messi), le destin nous offre une seconde chance de vaincre les Blaugrana pour toucher les étoiles. C’est la troisième fois en quatre ans que United atteint la finale de cette prestigieuse compétition. On le sait, le plus grand regret de Sir Alex concernant son incroyable carrière à MU, c’est de n’avoir pu la remporter plus souvent. Trois succès nous laissent en effet loin derrière le Real (9), le Milan AC (7), Liverpool (5) ou l’Ajax (4). Concernant les Scousers, on imagine aisément que ces mécréants seront de tout cœur avec les espagnols ; voir United revenir à une CL la même année que le 19ème titre, ça la foutrait vachement mal.
Et l’équipe dans tout ça ? Sir Alex nous sort à nouveau son selection headache, il faut dire qu’il a à sa disposition un effectif au complet. Mais les onze titulaires seront plus que probablement les mêmes que ceux qui ont gagné à Schalke, un match référence pour les Red Devils cette saison. La malédiction européenne de Darren Fletcher devrait donc se poursuivre. Le pauvre écossais avait manqué la finale de 2008 (remplaçant) et de 2009 (suspendu) et n’aura pas eu l’opportunité de convaincre son coach qu’il est prêt, après une longue absence due à un virus. Il y a deux ans, Darren était tellement fort que beaucoup ont expliqué notre défaite par sa simple absence, mais cette année, lorsqu’il jouait, Fletch n’a jamais convaincu, à tel point que même s’il était en pleine forme, sa sélection poserait question. Tout le contraire de Carrick ; le médian anglais, une de mes têtes de turcs, est monté en puissance ces derniers mois, avec quelques prestations cinq étoiles, face à Chelsea notamment. A ses côtés, Ryan Giggs devrait à nouveau opérer dans son nouveau rôle de déclencheur à la Iniesta. Ne comptez pas sur notre légendaire gallois pour être distrait par les affaires (pas très) privées qui le bousculent actuellement. Sur les flancs, Sir Alex devrait suivre la tendance des dernières semaines, en alignant Valencia à droite et Park à gauche. Ça, c’est sur le papier, car en cas de marquage individuel sur le gnome argentin, le sud-coréen est tout indiqué pour ce rôle. La grosse interrogation qui plane sur ce match concerne l’attaque. Si la présence de Wayne Rooney ne fait aucun doute, sa position sur le terrain devrait décider de la présence ou non du nouveau héros d’Old Trafford, Javier Hernandez. Soit Fergie la joue très prudente et isole Wazza en attaque, libérant du coup une place supplémentaire dans le milieu de terrain pour Anderson, Scholes, Gibson ou Fletcher, un secteur qui, plus que jamais, sera la clé, soit il aligne le mexicain en pointe pour occuper Piqué et Puyol, pendant que notre numéro 10 profite des espaces ainsi créés, quand il ne distille pas des caviars sur les ailes. Derrière, il ne devrait pas y avoir de grandes surprises. Van der Sar tentera de terminer sa carrière en apothéose en remportant sa troisième Ligue des Champions personnelle, pendant que les videurs Ferdinand et Vidic assureront à l’entrée. A droite, Fabio, ou Rafael, on s’en fout ce sont les mêmes ! Et enfin, Patrice Evra à gauche pour tenter de ne pas perdre sa troisième finale en quatre participations.
Si cette compo est exacte, on aura, à trois exceptions près, la même équipe qui s’était inclinée il y a deux ans après avoir dominé la quasi-totalité de la première période. En face, ça n’a pas beaucoup changé non plus ; et quand un Samuel Eto’o s’en va, c’est pour laisser la place à un David Villa… Messi est toujours là, et peut-être qu’il est encore meilleur qu’à l’époque, comme ses statistiques affolantes tendent à le prouver. Ce qui a peut-être changé dans les rangs catalans, c’est l’apparition d’une arrogance toute justifiée, menant à quelques pratiques peu reluisantes observées depuis un an. Espérons un spectacle digne de ce nom de la part de ces deux monstres du football actuel.
On pourrait comparer les deux équipes pendant des heures, mais au final, on ne serait pas plus avancés par rapport à demain. Tout ce qu’on peut faire à présent, c’est prier de tout cœur Sir Matt Busby, George Best et King Eric pour que cette fois-ci, nous ne devions pas regarder l’autre équipe soulever ce trophée sous nos yeux. Encourager nos joueurs également, que nous soyons en Angleterre, en France, en Belgique, au Maroc ou ailleurs. Quoi qu’il arrive, ils nous auront offert une superbe saison en faisant une fois de plus mentir tous les pseudo-professionnels qui les ont critiqués du début à la fin. Une victoire demain serait le plus beau doigt d’honneur vers tous ces détracteurs. Cette finale réunit tout ce dont nous pouvons rêver en tant que supporters : l’occasion de prendre notre revanche sur une équipe qui est peut-être ce que le football a fait de mieux au cours de sa longue histoire. Une finale à Wembley, le temple du football anglais, presque à domicile. De l’émotion, avec les retraites annoncées de Van der Sar et Scholes. Et du spectacle, s’il-vous-plaît messieurs, du spectacle. Les finales sont rarement exceptionnelles, et même si une victoire aux tirs au but ou grâce à un but du coude de John O’Shea m’enverrait au septième ciel, il y aura trop de talent sur la pelouse londonienne demain soir pour ne pas vibrer.
D'un point de vue personnel, cette rencontre marquera la fin d'une première saison complète sur ce blog. A sa naissance, nous venions d'échouer à un point de Chelsea au championnat, avions été éliminés en quart de finale de la CL, avec une bonne dose de frustration. Seule une victoire en carling Cup nous avait permis d'éviter une saison blanche. Un an plus tard, nous sommes en course pour un doublé historique. Malgré mon optimisme permanent, je n'aurais pas parié là-dessus il y a un an. Tout comme les gens ne parieront pas en majorité sur United pour cette finale. Je n'ose imaginer le plaisir qui sera le mien si, pour ma dernière review de la saison, c'est une victoire des nôtres que je vous commente.
BELIEVE
Onze possible : Van der Sar, Fabio, Ferdinand, Vidic, Evra, Valencia, Carrick, Giggs, Park, Rooney, Hernandez.
Prono : 1-2 (ben ouais, paraît que c’est le Barça qui reçoit, on va encore devoir jouer en blanc)
Bon match à tous
GLORY GLORY MAN UNITED