Bien fait pour mon 4e billet d'octobre! Qui aurait pensé que j'écrive sur l'Halloween, thème aussi différent de moi que le hockey. Aussi étrange que cela puisse paraître, depuis les 26 ans que je suis au Québec, je me suis liée à la plupart des traditions existantes (poutine et joual) excepté l'Halloween. Fête bizarre s'il en est une. Un certain malaise m'habite lorsque vient le temps de me déguiser, la peur du ridicule je crois. Il faut admettre que j'ai souvent contemplé les costumes qui pouvaient me mettre sous un meilleur jour : la tigresse aguichante, l'infirmière et le latex Il Bolero, mais plus rarement la sorcière, Monsieur Patate ou Freddy. Je ne donne pas de bonbons à la porte; les fils sont grands et ça fait une chose de moins à penser, pis quand on songe aux 2 'tits monstres que Michel Beaudet a créés pour les Têtes à Claques, on n'a sacrément pas envie d'en voir sur son perron! Comme les enfants ont grandi, je ne fais plus non plus avec eux la collecte des bonbons qui collent dans le fond du sac pendant un an... Comme il faisait froid avant, à l'Halloween, les pauvres mioches obligés de cacher leur costume sous manteau, tuque et mitaines, car on accueillait souvent la première neige à cette occasion. Tiens, tiens, plus maintenant on dirait...
Je vous raconte néanmoins une hilarante anecdote d'Halloween qu'illustre cette terrible photo (vous ne me croirez pas : dans mon domaine financier d'antan, plus conservateur que les jeunes gailurons, j'ai gagné un prix pour ce costume, mouain!). Or donc : un matin, je covoiture avec mon collègue jusqu'au bureau, audacieusement déguisée en Mary Poppins ou une équivalente (j'ai recyclé tout ce que j'ai trouvé comme morceau de linge dans la maison, fabriqué un chapeau en carton et assemblé le tout en un semblant de quelque chose). En voiture donc, je tourne de Rachel sur St-Denis vers le nord et fais mon angle mort pour vérifier si je n'écrase pas un cycliste arrivant à ma droite. Comme il n'y en a pas, je m'engage allègrement dans mon tournant, mais voilà qu'un cycliste arrive à toute allure dans l'autre sens et inévitablement, je le frappe. Pas trop fort évidemment, juste à la vitesse d'une petite chinoise faisant un tournant... Le cycliste tombe à terre, entre le trottoir et l'auto et voilà que je débarque avec mon suit de Mary Poppins pour vérifier s'il est correct. Je vous jure, le sinistré était pas mal sonné, non tant par sa chute mais par ce qu'il voyait tout d'un coup : une Mary Poppins déguisée en chinoise! Il devait penser qu'il était déjà mort. J'avoue que c'était plutôt difficile pour mon collègue et moi de garder notre sérieux dans toute cette histoire. Le rire me prend encore quand j'y pense. Une fête aux étranges coutumes...