(à Lucie)
Tes menottes ont joué à faire la ‘grosse bête’
Petits doigts qui dansaient en fronçant ton minois
Pour venir se poser dans un éclat de fête
Sur les yeux attendris de mon cœur en émoi.
Tes menottes ont pris en sourire radieux
Le verre où pour te plaire j’avais mis de l’eau ;
Grande fille, déjà, d’un geste délicieux
Tu inondas tes lèvres et ton joli polo.
Tes menottes ont frotté tes paupières en sable
Quand le marchand de nuit est venu te chercher ;
Tu te mis à gémir cette heure insupportable
Où s’épuisent tes sens à rester éveillée.
Pour consoler tes pleurs j’ai voulu t’inviter
A trouver dans mes bras l’attente de ton lit
Et d’une chanson douce en pénombre soufflée
Tes menottes tendresses se sont endormies.
Simone Le Vaillant