"Bonne vieille Mia, couchée toute seule dans ce grand lit de roi aux vastes espaces vierges, une étendue de draps blancs qu'elle emplit de discours intérieurs et de souvenirs, un tourbillon de mots, de pensées, de douleurs et de chagrins. Mia, mère de Daisy. Mia, mère d'abandon. Ci-devant épouse de Boris. Mais quel dur changement maintenant, toi parti. O Milton dans la tête. O Muse. O Mia, nigaude rhapsodique, bimbo chialeuse, ne languis plus ! Enroule tes ennuis, essuie tes meurtrissures, envoie balader tes chaussures et chante pour toi-même quelque chanson sotte, toi qui navigues sans roi sur cette grande goélette de lit, pas de reine de pacotille pour toi, Barde à la Face Rieuse, mais un roi."
Boris réclame soudain une pause, après des années de mariage. Mia est sous le choc, d'autant plus que l'objet de la pause se révèle être une maîtresse. Mia est anéantie, une crise de nerfs plus forte que les autres rend même l'hospitalisation nécessaire quelques temps...
Poétesse de métier, professeure, elle profite pourtant de l'été qui arrive pour aller se reconstruire auprès de sa mère, retraitée joyeuse du Minesota. Elle y donnera des cours de poésie à de jeunes adolescentes, quoi de plus réconfortant ? Mais la vie n'a de cesse de représenter à tous les âges des scénarios déjà vécus. Ce seront en fait les vieilles amies de sa mère, et une jeune voisine mère de famille, qui deviendront pour Mia le support affectueux d'un nouveau départ.
J'aurais aimé aimer ce livre autant qu'il le mérite. Pourtant, ce roman sans hommes mérite vraiment d'être aimé, soyez-en convaincues ! Il a suffisament de part féministe et de justesse dans la psychologie de ses personnages pour convaincre et forcer la sympathie. Seulement, j'ai été moins sensible aux multiples changements de rythme, d'écriture, de ton, aux multiples digressions qui donnent un peps évident à cette lecture pourtant, que je l'aurais voulu. Tout cela ne m'a pas assez accrochée, tenue. Cependant, Mia est une héroïne irrésistible, pleine d'humour et de ressources. Boris un mufle que l'on adore détester (plus que ne le fait Mia ?). Daisy une fille exemplaire. Et les mamies des rebelles surprenantes. Une simple question de moment, certainement...
Allez, même si ce n'est pas un coup de coeur, ce roman a été malgré tout très agréable. Et on a envie de noter dans tout ce patchwork énergique de biens nombreux passages, c'est évident.
Et puis la couverture est magnifique, non ?
Cathulu a été la tentatrice, et elle souligne avec justesse combien ce roman est à savourer en prenant son temps - Pour Cuné, c'est un coup de coeur - Fashion est bouleversée -