Dans une ville américaine tranquille et puritaine des années soixante-dix, Cecilia Lisbon, treize ans, tente de se suicider. Elle a quatre sœurs, de jolies adolescentes. Cet incident éclaire d'un jour nouveau le mode de vie de toute la famille. L'histoire, relatée par l'intermédiaire de la vision des garçons du voisinage, obsédés par ces sœurs mystérieuses, dépeint avec cynisme la vie adolescente. Petit à petit, la famille se referme et les filles reçoivent rapidement l'interdiction de sortir. Alors que la situation s'enlise, les garçons envisagent de secourir les filles.
The Virgin Suicides (1999 ; 1h36) film américain réalisé par Sofia Coppola avec Kirsten Dunst, James Woods, Kathleen Turner…
Ce film laisse un goût amer après visionnage. Il a un je-ne-sais-quoi de fort, de
glauque. Parfois même de désespéré. Enfin si, je situe assez bien la raison de ce sentiment. C'est même en quelque sorte l'objet du film. Cependant, quelque part, ce ne sont pas tant les suicides qui chamboulent même s'ils ont effectivement quelque chose de tragique. C'est plutôt le drame et la sorte de descente aux enfers inexorables alors qu'à première vue peu de choses la présageaient.Les quatre sœurs sont de pures représentations de l'image de la teenager jeune (parfois très) et jolie. Elles vivent dans un environnement familial aisé, strict mais qui se veut bienveillant. On est clairement dans la bonne morale américaine. Plusieurs scènes en attestent. Je pense notamment à la prière au diné mais ce n'est pas la seule. Rapidement, la plus jeune tente de mettre fin à ses jours mais échoue. Ce ne sera que partie remise. Pour fêter son retour à la maison, les parents organisent une petite fête avec des jeunes du quartier qui ne demandent pas tant que côtoyer les filles de leurs fantasmes. Le cercle amoureux se met petit à petit en place. La plus grande se prend même d'affection pour le tombeur de l'Ecole que toutes les filles s'arrachent. Or, il a jeté son dévolu sur cette fille qui lui était inaccessible à bien des égards. Puis vient le bal du lycée avec ses premières expériences, alcoolisées tabagiques et sexuelles. Et viennent aussi les déceptions amoureuses. Les filles atteignent un point de non retour sous l'impulsion de l'ainée malgré les appels du pied du reste du petit groupe.
The Virgin Suicides présente une Amérique un peu passée, un peu délavée. Même si ce genre de drame est plausible bien qu'un tel degré de désespérance est extrême. Sofia Coppola fait preuve d'une belle maitrise de la mise en scène notamment au travers des différents flashbacks. Ces derniers ajoutent quelque chose de mystérieux à l'ensemble. Car si on en sait à peu près autant que les le groupe de jeunes copains, on ne peut pas dire qu'on dispose de toutes les pièces du puzzle. Cette métaphore est d'ailleurs reprise, et convient à merveille pour décrire ce film. Nous avons des indices. Des choses qui nous mettent la puce à l'oreille comme intransigeance des parents, le mal être adolescente qu'on sous estime souvent. Et bien d'autres choses. Je n'en dirais pas plus pour ne pas risquer de casser cette aura qui entoure le film. Au passage, la bande originale illustre parfaitement les images qu'on a sous les yeux.
Bref, de tous points de vue, The Virgin Suicides est du grand art. A voir, à revoir sans doute.
Note :
Les Murmures.