On ne parle plus de report mais de renoncement aux soins. Car 26 % des étudiants rencontrent de graves difficultés pour faire face aux dépenses de la vie quotidienne, conséquence, 19% d'entre eux n'ont pas de complémentaire santé et plus d'un étudiant sur 3 est contraint à renoncer à consulter, un sur 5 à renoncer aux traitements prescrits. Ainsi, une étudiante sur deux n'aurait pas vu de gynécologue depuis un an. Quel recours dans la majorité des cas? La famille, qui reste le principal lien pour l'étudiant avec la santé.
Ce sont les conclusions de 2 enquêtes, l'une réalisée par l'Ifop auprès de 8.500 étudiants pour la Mutuelle des Etudiants (LMDE), l'autre par l'institut CSA auprès de 60.000 étudiants pour l'Union nationale des mutuelles étudiantes régionales (USEM). Ces 2 enquêtes ont été publiées le 26 mai, lors du Congrès de la LMDE à Tours.
26% des étudiants interrogés déclarent avoir rencontré de réelles difficultés pour faire face aux dépenses courantes et la famille « constitue la principale source de revenus, loin devant les aides sociales ». Ce point est confirmé par l'enquête USEM qui démontre que le lieu de résidence des étudiants (foyer familial, logement individuel, colocation ou résidence universitaire) a un impact important en matière d'accès aux soins, de gestion du stress et de conduites addictives etqu'en matière d'accès aux soins, les étudiants vivant chez leurs parents conservent une plus grande proximité avec le système de soins.
Un accès aux soins insuffisant et en recul: Seuls 32 % des étudiants déclarent avoir bénéficié d'une visite médicale obligatoire vs 59 % en 2008, un chiffre qui traduit, selon le dirigeant de la LMDE un suivi en santé scolaire insuffisant. En revanche, les étudiants vivant toujours chez leurs parents restent 63,5 % à consulter un médecin en cas de maladie et sont moins nombreux à renoncer à des soins (10% contre 15% en moyenne).
Une insuffisance de couverture: Ils sont aujourd'hui 50% plus nombreux à être privés de mutuelle que lors de la précédente enquête, soit près de 3 fois plus que la moyenne nationale.
Le chèque Santé à généraliser: Si certaines régions ont ainsi mis en place des aides à la couverture santé, tels que es chèques ou pass Santé, c'est pour la LMDE, la mesure à généraliser. La mutuelle réclame donc un Plan Santé Etudiants, pluriannuel avec l'instauration d'un chèque santé annuel de 200 euros minimum.
Des conduites à risque: Tabagisme pour un étudiant sur 3 et consommations d'alcool excessives pour un étudiant sur 5, selon l'enquête de l'Union nationale des mutuelles étudiantes régionales. Là encore, la proximité des parents, influe sur les pratiques addictives, également moins fréquentes chez les jeunes au domicile familial:17,2 % ont une consommation d'alcool excessive (vs 21,3 % pour la moyenne des étudiants) et 15,7 % déclarent consommer du cannabis (vs 17,7 % pour la moyenne des étudiants).
Stress et solitude, plutôt loin des parents: 38 % des étudiants déclarent ressentir un sentiment constant de tristesse ou de déprime dans les douze derniers selon l'enquête de la LMDE. L'isolement constituerait un facteur de stress pour 39,2 % des étudiants vivant en logement individuel contre seulement 33,9 % des étudiants vivant en colocation. La vie en communauté protège non seulement contre le sentiment d'isolement mais aussi contre la dépressivité.
Près des trois quarts des étudiants ont le sentiment…”d'être une génération sacrifiée”.
Sources: LMDE-IFOP, USEM-7e Enquête Santé de l'USEM "La santé des étudiants en 2011"
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