Le risque élevé de maladie de Parkinson chez les agriculteurs utilisant des pesticides a déjà été démontré. Cette nouvelle étude suggère que les personnes exposées aux pesticides parce qu'habitant ou travaillant à proximité de champs pulvérisés présenteraient également un risque augmenté au minimum de 80%. Ces résultats qui alourdissent le dossier des pesticides sont publiées dans l'édition en ligne du 26 mai de l'European Journal of Epidemiology.
En effet, en avril 2009, des chercheurs de l'UCLA avaient déjà découvert le lien, pour les agriculteurs, entre la maladie de Parkinson et 2 produits pesticides généralement pulvérisés sur les cultures. Cette nouvelle étude épidémiologique n'a pas examiné le lien entre l'exposition des agriculteurs aux pesticides qu'ils utilisent, mais entre l'exposition des populations qui vivent ou ont vécu près de champs agricoles pulvérisés avec du manèbe, un fongicide et le paraquat, un herbicide. Ils constatent, pour ces riverains, un risque de maladie de Parkinson augmenté de 75%.
Cette fois, les chercheurs californiens mettent en cause un nouveau pesticide, le zirame, dans le développement de la maladie de Parkinson. Ensuite, au lieu de regarder les effets de l'exposition uniquement sur les riverains des champs pulvérisés, les chercheurs ont étudié les effets de l'exposition sur les gens qui travaillaient à proximité, comme des enseignants, des pompiers ou des employés.
De 1998 à 2007, les chercheurs ont recruté 362 personnes atteintes de Parkinson et 341 témoins, ont estimé l'exposition ambiante aux pesticides, tant au travail qu'à la maison, de 1974 à 1999. Les résultats ont réaffirmé ce que leurs recherches précédentes avaient suggéré. Les chercheurs constatent que l'exposition combinée au zirame, manèbe et paraquat à proximité de tout lieu de travail multiplie le risque de la maladie de Parkinson par 3, tandis que l'exposition combinée au zirame et au paraquat est associée à une augmentation de 80% du risque.
«Nos estimations du risque d'exposition ambiante dans les lieux de travail ont été effectivement plus élevées que pour l'exposition en cas de proximité du lieu de vie», explique le Dr Beate Ritz, auteur principal et professeur d'épidémiologie à l'UCLA. "Et, bien sûr, des gens qui vivent et travaillent près de ces champs pulvérisés présentent le plus grand risquede Parkinson. Ces résultats viennent confirmer et renforcer nos travaux antérieurs qui portaient uniquement sur le lieu de résidence”.
C'est la première étude qui fournit des preuves solides montrant que la combinaison des 3 produits chimiques augmente encore le risque de maladie de Parkinson. Parce que ces pesticides affectent différents mécanismes entraînant la mort cellulaire, ils peuvent agir de concert pour accroître encore le risque de développer la maladie: Les travailleurs exposés à ces trois produits ont connu la plus forte augmentation du risque.Les scientifiques savent que sur l'animal ou en culture cellulaire, les pesticides déclenchent un processus neurodégénératif qui entraîne la maladie de Parkinson. La maladie a été signalée à des taux élevés chez les agriculteurs et les populations rurales, renforçant l'hypothèse que les pesticides agricoles peuvent être des facteurs responsables.
Ici, ils démontrent l'association du risque avec l'exposition sur les lieux de travail et démontrent que l'exposition au zirame chez l'homme est associée à une augmentation significative du risque Parkinson.
Source: European Journal of Epidemiology2011; DOI: 10.1007/s10654-011-9574-5 “Parkinson's disease risk from ambient exposure to pesticides”Via Eurekalert “High risk of Parkinson's disease for people exposed to pesticides near workplace”
Autres actualitéssur les Pesticides, aux dernières actualités sur la Maladie de Parkinson, accéderà l'Espace Neuro