Comment relancer les recettes issues de PV, tout en faisant baisser la mortalité routière ? C'est le dernier casse tête du gouvernement qui, pour l'instant propose de dépenser plus, pour éventuellement, à terme gagner plus ... de recettes ?
Le 6 mai dernier : « Le Premier ministre François Fillon annonçait le gel des dépenses de l'Etat pour les trois prochaines années (...) » Dans le collimateur : Les opérateurs de l'Etat, les aides sociales et l'enseignement !
Gel qui ne s'appliquera définitivement pas, aux radars routiers. Puisque la décision du gouvernement de supprimer les panneaux de signalisation de ces mêmes radars et leur remplacement progressif (mais vague) par des modèles pédagogiques va coûter fort cher avant de rapporter gros !
Les chiffres de la mortalité routière ont parfois bon dos. Surtout lorsqu'on apprend que : « Le produit des amendes qui atteignait 500 millions en 2009 risquait de ne pas dépasser 430 millions en 2011 » Canard Enchaîné du 25 mai 2011
Or, comme l'explique Dominique Seux des Echos : « (...) Longtemps, le produit des amendes radars allait aux collectivités locales, à des investissements de sécurité routière et à l’achat ou à l’entretien des matériels. Donc, rien pour l’Etat. Sauf que (c’est subtil), l’Etat encaissait le produit des amendes majorées, celles payées avec retard, qui sont de nature judiciaire. Depuis cette année, changement : le partage est 50-50 (...) »
Comment donc, optimiser cette cagnotte ?
Tout d'abord en rassurant les députés UMP qui se font incendier par leurs administrés et s'inquiètent d'un vote sanction aux législatives de 2012 : « Il pourra y avoir des radars pédagogiques, le signalement d’une zone où sont pratiqués des contrôles réguliers ou encore (...) des messages variables sur les autoroutes pour prévenir d’itinéraires sous contrôle, mais on est bien sûr à la fin de l’annonce systématique des radars fixes »
Mais, quel va être le prix de cette opération ?
« Interrogé (...) sur le coût d’un tel dispositif, le chef de files des députés UMP, Christian Jacob, sèche mais invoque «une plus grande efficacité que le panneau » - Libération
Il aurait peut être du lire : le Canard Enchaîné et Le Figaro, qui donnent des chiffres précis.
En premier, le démontage des panneaux : Selon le Canard Enchaîné : Le coût de démontage d'un panneau d'avertissement de radar fixe s'élève à 2316 €. Ce qui signifie, si le gouvernement tient sa parole, que le coût total du démontage représenterait : 4,5 millions d''€ ! Ce à quoi il faut ajouter la mise en décharge des dits panneaux, qui ont coûté à l'origine, pose comprise : entre 2778 et 7178 €
En deuxième, la mise en place de radars pédagogiques : « (...) le gouvernement a concédé la mise en place de 1000 radars pédagogiques dont le prix est compris entre : 2000 et 8000 euros, pose comprise, suivant les prestataires et les fabricants » Nous dit Le Figaro qui précise que : « Remplacer tous les panneaux avertisseurs par des radars préventifs devrait ainsi coûter entre 4,4 et 17,6 millions d'euros. Et il ne s'agit que d'une hypothèse basse ! »
Ce qui laisse à penser qu'il n'y aura certainement pas autant de radars pédagogiques que de panneaux fixes et que ... le rendement financier n'en serait que meilleur ! Et comme pour l'instant, nul ne sait vraiment qui, de l'état ou des collectivités locales, va payer la note. La seule certitude, c'est que les français financeront l'opération, qu'ils respectent ou non les limitations de vitesse !
A ceux qui s'étonneraient que des élus UMP, pourtant si prolixes sur les dépenses de l'état et des collectivités locales, aient pu participer, à un trou supplémentaire dans des caisses bien vides, il faut expliquer, que l'un d'entre eux, a décidé de faire des économies substantielles, en étant impitoyable avec ... la fraude aux aides sociales, dont le RSA !
En effet, Eric Ciotti, va créer une : « brigade antifraude, aux aides sociales qui interviendra en cas de doutes, lors de l'ouverture d'un dossier (...) Celle-ci sera composée de seize personnes – agents du département – contrôlant le parcours des bénéficiaires d'allocations versées par le conseil général, qui relèvent de la compétence des Alpes-Maritimes »
En fin de compte, il ne reste plus qu'à trouver un élu UMP qui proposera que ces « assistés » soient installés, munis d'un panneau en carton, cinq heures par semaine, à proximité d'un radar fixe ! et affirmer que : ça coûterait moins cher qu'un radar pédagogique et justifierait leurs indemnités ! ... Pour que la boucle soit bouclée !
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Contrôle Radar