Je ne fais qu'observer certaines choses.
Et plus je vieillis, moins je n'en démords.
Nous sommes, adultes, le prolongement des enfants que nous étions.
Nous sommes aussi le prolongement des ados que nous étions.
ADulte, ADolescent, la racine est la même.
Ainsi de suite.
Nous évoluons, nous nous améliorons, certains plafonnent.
Je vois encore aujourd'hui beaucoup d'adultes et sans les avoir nécéssairement connus ados, j'imagines fort bien le bachi-bouzonk qu'ils/elles étaient à l'école secondaire. En me trompant probablement souvent mais quand même j'en devine une certaine idée.
Quand je parle des références, je parle des intérêts culturels, des expériences de vie, des pulsions du désirs, des envies communes. Quand on mime Louis de Funès, tout le monde rit et comprend. Quand on parle de Jimmy Page on n'a pas besoin de souligner qu'il était le guitariste de Led Zeppelin. Quand on chante Howard Jones, l'autre peut enchainer au refrain. Quand on se remémore la mode des t-shirts rayés de Kurt Cobain, on rigole avec le/la partenaire. Quand on parle de son premier show de musique, qui était Radiohead sur l'île Ste-Hélène, l'autre sympathise et y était peut-être lui aussi à ce spectacle mémorable avec les feux d'artifices de la Ronde qui pétaient aux bons moments derrière, presque synchros.
Je persiste à croire qu'il y a quelque chose de foncièrement malsain dans ce type de relation. Voilà deux trains qui n'ont pas le même nombre de wagons et qui comptent parcourir les mêmes rails. Y aura toujours du rattrapage pour l'un des deux partis. Du rattrapage sur la vie en général chez le/la plus jeune et du rattrapage à rebours sur les références du/de la plus jeune sur celles du/de la plus vieux/vieille. L'apport de l'un à l'autre est excessivement différent et le rapport amoureux est forcément teinté de choses qui peuvent être extrèmement éloignés les uns des autres.
"Tu me rajeunis"/ "Tu me déblaie des sentiers"
La première affirmation a pour source la santé.
Je le dis et le répête dans des milliers de cas, il y en aura pas de problème, l'écart d'âge ne sera jamais un problème en soi. Ce sera la chimie parfaite entre deux êtres qui se cherchaient et qui se sont heureusement trouvés. Mais je semble ne remarquer le contraire et le malaise qui m'accompagne par la suite.
Mais, vous l'aurez deviner, ce qui m'a davantage frappé c'est cette différence d'âge entre les deux anciens amoureux.
55 ans pour le mort, 28 ans pour la bléssée. À la télé on parlait de 45 et de 33. (get your shit straight guys!)
Que ce soit l'un ou l'autre, on parle de 27 ans ou de 12 ans de différence.
Dans le premier cas monsieur terminait l'université ou était policier depuis deux ans quand son amoureuse EST NÉE.
Dans le second, il entrait au secondaire quand elle a vu le jour pour la première fois.
Peut-être mais il devrait le considérer un brin aussi.
Pour le bien être mental de tous les gens impliqués.
Surtout pour le/la plus jeune.
Car c'est toujours le/la plus âgé(e) qui craque.
Quand le train de la jeunesse fonce droit vers le mur et que le contrôle du volant lui glisse entre les doigts.