Tuk-Tuk, 27 mai 1993

Publié le 27 mai 2011 par Safran

Séchage du riz à Tomok


Le ciel est bien couvert ce matin, mieux vaut attendre une éclaircie avant de se risquer dans une promenade de plusieurs kilomètres…
J’en profite pour vous parler de Tuk-Tuk, petite avancée sur l’Île de Samosir. La route qui longe le lac est bordée de dizaines de losmens, restaurants et boutiques tenus par des familles bataks, les ex-cannibales !C’est dire que Tuk-Tuk est une concentration de routards. Mais n’exagérons rien, les losmens possèdent en moyenne cinq chambres, souvent construites sous la forme de petites maisons traditionnelles : construction de bois, toit de tôle. Il fait très sombre à l’intérieur car les fenêtres des maisons bataks sont étroites ; c’est pourquoi, nous avons opté pour une chambre “occidentale”. Les prix sont étonnamment bas, puisque nous payons seulement l’équivalent de dix francs par jour pour une belle chambre avec douche et toilettes !Nous estimons à une centaine le nombre des routards disséminés dans les losmens, c’est le grand calme sauf que…

Certes, nous avons bien remarqué les antennes paraboliques neuves qui ponctuent le paysage de taches blanches. Aujourd’hui, c’est le poste de télévision qui fait son entrée triomphale dans la salle de restaurant. Le fils du patron zappe comme un fou : CNN, MTV, BBC Asia, MTV, CN… BB… MTV, Michael Jackson ! Vive la civilisation ! Impossible de passer la moindre commande, les serveurs ne nous entendent plus, et nous, nous n’entendons plus les grenouilles et les criquets !

Il existe à Tuk-Tuk un endroit sympathique et chaleureux : c’est une petite librairie d’occasion, Gokhon Library,  tenue par une Australienne mariée à un Indonésien. Elle prépare tous les jours du pain bis dans son four, ainsi que des gâteaux au chocolat, à la cannelle, au gingembre et à l’orange, hum !

Nous dégustons ses œuvres, attablés au-dessus des eaux du lac, en regardant passer les bateaux et en sirotant un thé ou un jus de papaye. Belle récompense après quelques heures de marche.Les autres boutiques sont moins intéressantes : faux batiks et ikats, statuettes de bois, calendriers bataks mais surtout un produit de première nécessité, le papier hygiénique qui n’est jamais fourni dans les losmens.