Rome [EMI]
Mai 2011
Qui est donc Daniele Luppi ? Si vous pensiez à une belle inconnue : échec. Ce compositeur italien a déjà bossé avec le célèbre Danger Mouse à travers des arrangements, entre autres, pour Gnarls Barkley et Broken Bells. Danger Mouse, c'est le pro de l'improviste : on ne sait jamais à quoi s'attendre. D'accord, c'est souvent de la pop – facile – mais dites-vous que Rome modernise Ennio Morricone tout en causant de braves latins. Rome la romantique, Rome la fantastique, c'est le thème de ces quinze pistes, dont les deux-tiers ne sont qu'instrumentales. La plupart du temps, on se croirait dans un bon vieux western : lamentations de violons, guitares dramatiques, tambour tout-puissant et, dès que c'est possible, des « ouuuh » célestes comme on n'en trouve plus de nos jours. Les quelques chansons – il y en a cinq – sont assurées par les voix familières de Jack White et Norah Jones ; je ne vais pas vous les décrire. Il est clair que Danger Mouse a vu grand ; allez donc voir ce site, au clip interactif déconcertant. Pourtant, Rome manque de thèmes aguichants : il a tout l'air d'une simple bande-son. On a connu le producteur plus inventif ! L'immersion est fréquente, à la manière d'un Pink Floyd, mais on assiste trop souvent aux aventures d'Air au Far West. Rome, c'est tout de même de la très bonne musique d'ambiance.♫♪