Le premier point marquant est l’absence de tout point obligeant les marchands de chaussures à vendre des lacets. L’autre jour, le lacet de ma chaussure gauche s’est cassé. Je l’ai donc remplacé par des lacets d’une autre chaussure. J’ai enfilé mes pompes, à défaut d’autre chose, puis me suis précipité chez les marchands de chaussure du Kremlin-Bicêtre : ils ne vendent pas de lacets. C’est un scandale.
Le deuxième point marquant est l’absence de politique de coordination entre les bistros et les transports en commun. A Loudéac, les bistros ferment à une heure et il n’y a pas de bus ce qui nous oblige à rentrer à pied ce qui est dangereux. Au Kremlin-Bicêtre, nous avons bien des bus mais les bistros ferment à 10 heures.
Ces deux exemples montrent clairement que le rapport Attali ne contient pas des mesures qui pourraient réellement relancer la croissance, notamment des chausseurs au détriment de la grande distribution, des bistros et des compagnies de bus.
Monsieur Attali et son équipe de joyeux lurons n’ont donc pas assez travaillé contrairement aux consignes du grand chef. En deux minutes, j’ai trouvé deux mesures qui seraient efficaces, eux, en six mois, ils n’ont trouvé que 300 propositions dont la moitié est bonne à jeter, l’autre pouvant être conservée pour rigoler.
Par exemple, celle sur les taxis. Elle nous a montré à quel point le gouvernement pouvait reculer devant des lobbies d’électeurs droitiers acharnés.
En effet, les taxis sont généralement de droite, des types qui défendent la liberté d’entreprendre, l’individualisme, … Bref des libéraux. Or la mesure Attali proposait de déréglementer la profession. Elle est parfaitement libérale et devrait donc être donc être défendu par les gens de droite.
Non ! Ses Messieurs se mettent en grève, bloquent Paris… au point de prendre en otage les braves gens qui vont travailler, pour défendre leurs intérêts quand un gouvernement qu’ils ont mis en place (en votant pour la droite aux dernières élections nationales) met en oeuvre les mesures pour lesquelles ils l’ont mis en place !
Cette dernière phrase ne figurera pas dans le Panthéon de la littérature, mais la démonstration est implacable. Les taxis, comme beaucoup de professionnels largement à droite pourraient être qualifiés de trous du cul : ils préconisent le libéralisme sauf pour leur propre profession s’ils ne sont pas sûrs de gagner plus de pognon.
Ils trouvent certainement normal de payer une licence de taxi – un truc pour dire « j’ai le droit de travailler » - à peu près le même prix qu’un F2 en banlieue ! Et ils appellent à soutenir la droite qui veut remettre la France au travail. Et ils gueulent quand la G7 ou les Taxis Bleus continuent à racheter toutes les licences disponibles, faisant en sorte qu’un jeune type qui débarque dans le métier est obligé de bosser 12 heures par jour pour gagner 500 euros par mois après avoir payé la location de la licence et les charges diverses.
Voilà… Les taxis ne défendent pas le métier de taxi… mais la valeur de leur licence, ce qui aboutit à un des plus grands méfaits du capitalisme : la concentration du capital entre deux sociétés et l’esclavagisme du reste de la population.
Rassurez-vous, les gars, je n’ai pas viré libéral… Je suis toujours opposé à la déréglementation… mais je suis surtout éternellement contre la connerie et l’égoïsme des électeurs.
Et en plus, les taxis me font chier : il est impossible de commander un taxi au Kremlin-Bicêtre pour aller à Orly, la course n’est pas assez chère.