Au 26 mai, la Direction générale de la Santé souhaite rassurer sur la surveillance de la bactérie Escherichia coli producteurs de shiga-toxines (EHEC), déjà responsable en de plus de 400 cas confirmés dont plus de 100 hospitalisations en Allemagne. Convergeant vers une source de contamination très probablement alimentaire, l'Anses rappelle les mesures de précaution de base et appelle les professionnels de santé à déclarer tout cas de diarrhée sanglante ou SHU constaté chez un patient de retour d'Allemagne.
Parmi ces patients allemands touchés, au moins 80 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) ont été identifiés dont 2 décès, un syndrome qui prédomine chez les femmes. La DGS française, confirme les premiers éléments des laboratoires hospitaliers allemand qui penchent vers une source de contamination commune, probablement alimentaire, et très probablement des fruits et légumes provenant de champs fertilisés avec du fumier.
La DGS rassure: En France, à ce jour, aucune augmentation du nombre de cas de SHU n'a été mise en évidence dans le cadre du dispositif de surveillance spécifique des SHU mais demande aux Professionnels de Santé de signaler dans les meilleurs délais à l'ARS tout cas de diarrhée sanglante ou SHU survenu chez une personne ayant séjourné en Allemagne lors des 15 jours précédant le début des signes.
De son côté, l'Agence nationale de sécurité sanitaire Anses fait le point sur cette bactérie, et sur les précautions à prendre sur un plan général.
Les STEC ou Shiga-toxin-Producing Escherichia coli (E. coli) ou encore VTEC pour “Verotoxin producing Escherichia coli”, sont des bactéries présentes dans le tube digestif de l'homme et de la plupart des animaux à sang chaud. Depuis les années 80, cette famille de bactéries a été impliquée dans de nombreuses épidémies alimentaires mais tous les STEC ne sont pas pathogènes pour l'homme et tous les humains n'ont pas la même sensibilité d'hôtes.
Au sein des STEC, les EHECou Escherichia coli entéro-hémorragiques provoquent ces symptômes allant, selon les individus, d'une simple diarrhée au décès en passant par des diarrhées hémorragiques et/ou des atteintes rénales sévères appelées syndrome hémolytique et urémique (SHU). Ces bactéries proviennent de 3 sources, les aliments contaminés, l'eau souillée ou la transmission soit via
un animal contaminé ou ses déjections, soit de personne à personne.
Le SHU, principale cause d'insuffisance rénale du nourrisson, est responsable de séquelles rénales graves dans un tiers des cas, pouvant éventuellement entrainer un décès. Ce sont les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées de plus de 65 ans qui sont les plus sensibles à la bactérie.
Quelles mesures prendre? Les STEC sont sensibles à la température donc la cuisson des aliments est la meilleure mesure de prévention. L'Anses rappelle 3 mesures fondamentales, maintenir une température de 70°C pendant 2 minutes pour la cuisson de la viande, en particulier destinée aux jeunes enfants, porter le lait cru à ébullition, laver les légumes avec précaution.
Ces dernières années, l'Anses a avancé sur la détection de ces bactéries, la collecte de données épidémiologiques et la mesure du risque lié à ces bactéries. Le laboratoire de sécurité des aliments de l'Anses à Maisons-Alfort étudie ces bactéries et cherche à identifier les facteurs expliquant leur virulence et développe de nouvelles méthodes de détection permettant de détecter rapidement dans les aliments de bactéries potentiellement dangereuses pour l'homme.
Source: ANSES, DGS (Visuel CDC E. coli O157:H7)
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