Cette exposition jouxte celle consacrée à « Rembrandt et la figure du Christ » dont je vous parlais la semaine dernière, on peut y admirer une centaine d’œuvre dont 80 dessins, issu de deux fonds importants : celui du Louvre et celui du musée Teyler de Haarlem au Pays-Bas. Elle fait aussi écho à l’exposition « Nature et idéal : le paysage à Rome, 1600 – 1650 » dont je vous parlais récemment. Claude Gellée dit le Lorrain (1604 -1682), est l’un des maîtres de la peinture de paysage au XVIIe siècle. A douze ans il arrive en Italie comme apprenti pâtissier, mais très vite il entre dans l’atelier du peintre paysagiste Agostino Tassi. Son maître lui fait découvrir le peintre allemand Adam Elsheimer, Annibal Carrache et son disciple le Dominiquin.
Reconnu comme le meilleur paysagiste romain, Le Lorrain reçoit de nombreuses commandes des hauts dignitaires de la ville, des cardinaux, mais également des ambassadeurs et de la noblesse étrangère. Ses deux principaux mécènes sont le roi Philippe IV d’Espagne (à partir de 1638) et le prince Colonna (à partir de 1663).
Dans le parcours de l’exposition on retrouve le dessinateur face à la nature, Le Lorrain côtoie les peintres nordiques présents à Rome entre 1615 et 1635 qui sortent régulièrement de l’atelier pour aller dessiner dans la nature et font du paysage un sujet artistique à part entière. Un grand nombre de feuilles sont visiblement le fruit d’une observation directe de la nature. Dans la partie consacrée à Rome et ses monuments on découvre que le Lorrain ne s’intéresse pas à une représentation exacte mais à une interprétation atmosphérique des sites et du paysage. Ainsi, ses dessins des monuments de Rome prennent des libertés avec la réalité des lieux. Plus loin les dessins du « Livre de la Campagna » sont un témoignage de ses randonnées dans la campagne Romaine comme cette « Vue du Tibre près de la Torre di Quinto ».
Dans les années 1640 Le Lorrain s’oriente vers une représentation du paysage plus idéalisée, les personnages mythologiques remplacent les paysans peints les années précédentes comme cet « Enlèvement d’Europe » peint vers 1647. Poursuivant dans cette veine il peint en 1652 pour un important mécène son tableau le plus monumental, « Apollon et les muses sur le mont Parnasse », une reconstitution mythique de la Grèce des poètes classiques. La dernière partie de l’exposition est consacrée aux dernières années de Claude Gellée dit le Lorrain, L’Enéide de Virgile lui fournit plusieurs sujets, ainsi que les fables d’Ovide, qu’il situe dans un monde onirique, baigné d’une lumière argentée. Il revient aussi au thème du Parnasse et de l’inspiration poétique.
Exposition à voir jusqu’au 18 juillet 2011 dans le Hall Napoléon, sous la pyramide, voir également le site de l’exposition.