De “impossible n’est pas Camerounais” à “le pire du possible est Camerounais”

Publié le 26 mai 2011 par Atango

Il fut un passé pas très lointain où notre pays le Cameroun était le principal ambassadeur du football africain au concert mondial des nations. Cependant, depuis la coupe du monde 1994 au USA, on assiste à une dégringolade sans précédent de notre pays de son fameux piédestal ; même si dans les années 2000 à 2004, frappés d’un certain orgueil, nous avons essayé de rétablir la hiérarchie sur le continent africain. Sans être un spécialiste de la chose footballistique, les  échecs récents de notre équipe nationale se devraient de sonner le glas auprès de nos soi-disant observateurs acerbes et critiques du football camerounais. Hélas, bien peu nombreux sont les courageux et lucides qui osent encore lever la plume ou prendre la parole pour critiquer et proposer des solutions pour le réveil de notre football national ! Pourquoi est-ce ainsi ? Il semble que la dégringolade observée prend ses racines dans la mauvaise gestion approximative et pleine de charlatanisme appliquée par les politiques en général.


Je me rappelle une époque où tout camerounais, quelle que soit l’adversité devant laquelle il se trouvait, aimait à se rassurer avec cette expression : “impossible n’est pas camerounais”; slogan dérivé des exploits de nos Lions Indomptables. Aujourd’hui, on serait tenté de dire : ”le pire du possible est Camerounais“, tellement une gestion arbitraire au discours fallacieux gangrène notre chère patrie et particulièrement son football. Ainsi, ce qui devient évident aux yeux de tous ne l’est pas pour ceux qui gèrent notre football. Sinon, comment comprendre que pour la préparation d’un match aussi important que la rencontre Cameroun-Sénégal du 4 juin, que les meilleurs éléments, ambassadeurs et représentants de ce qui se fait de mieux en terme footballistique au Cameroun ne soient pas appelés? Que des joueurs champions dans leurs clubs respectifs soient laissés pour contre au profit de globe-trotters au parcours footballistique bégayant et sans saveur. Je voudrais en effet mentionner que pour un match si crucial avec une attaque en panne de buts que des joueurs comme Bienvenu Ntsama, Jacques Zoua  ne soient pas appelés au regard de leurs résultats probants en clubs et du nombre de buts marqués, mais que des joueurs comme Mr Adontcha avec des statistiques qui n’effraieraient même pas un défenseur de Elite One  soient dans la liste relevant d’un  mystère plus que mystique.


Très récemment, nous étions tournés vers le débat français et ses politiques de quota, mais il semblerait que notre administration sportive conçoit une politique de quota muette au regard du rejet complet du jeune et talentueux Joël Matip de Schalke 04 ou de son aîné Marvin dont la naturalisation bien que voulue par lui même est semble-t-il bloquée dans un tiroir à la FECAFOOT. Comment souhaitons-nous encourager l’insertion de nos jeunes talents en rejetant avec la plus grande fermeté l’excellence et par ricochet l’amour pour le maillot de son pays ?

Le football camerounais aujourd’hui a besoin d’une administration forte dès la base, c’est-à-dire à la formation. Formation qui devrait être prise un peu plus au sérieux en sélectionnant les meilleurs au détriment des pots de vins qui mettent en avant les plus médiocres. Que les sélections minimes, cadettes, juniors soient suivies pour pouvoir déceler dès les plus basses catégories ceux-là qui formeront l’ossature de notre sélection. Que les personnes qui sont en charge de gérer la FECAFOOT soient d’anciennes gloires de notre football telles Patrick M’boma, Joseph Antoine Bell, Jacques Songo’o, Nkono, Louis Paul Mfede, Ndip a Kem, Massing, Kunde, Ekeke... et bien d’autres que j’oublie. Si leurs compétences managériales étaient mises en doute, on pourrait leur affecter  des gestionnaires chevronnés, sélectionnés sur études minutieuse de dossiers. Qu’à long terme nous pensions déjà à former nos entraîneurs et envoyer les plus qualifiés en stage de recyclage. Que nous dessinions notre conception du football avec les qualités footballistiques que nos joueurs pourraient avoir. Des bilans doivent être donnés à la fin de chaque année pour montrer l’avancée des différents projets et l’allocation des bénéfices des différentes compétitions auxquelles nous avons pris part.

En définitive, des hommes forts et inspirant le respect par leurs actions passées pour le drapeau national doivent être choisis pour être  aussi des sortes de contre-pouvoirs aux dérives qui prennent place dans notre équipe nationale, ou même  les plus talentueux doivent être écartés s’ils hypothèquent la vie du groupe. Un plan directeur doit être donné a court, moyen et long terme avec les objectifs espérés, le tout dans une  planification  et une organisation exemplaire.