Dans l'appartement de Jasmina à Osijek

Publié le 26 mai 2011 par Espritvagabond
Située à l’écart du reste de la Croatie, dans la partie de la Slavonia qui s’étire jusque vers la province de Vojvodine en Serbie, Osijek a été le théâtre d’affrontements intenses pendant neuf mois de la fin 91 à l’été 92. Les Serbes avaient conquis les villes frontalières de la Croatie et Osijek est devenue la ligne de front entre ceux-ci et les Croates. La ville, aujourd’hui, ne voit pas passer beaucoup de touristes, d’après ce que l’on nous a dit. Pour ma part, c’était l’endroit idéal pour casser un long trajet de train entre Pécs et Sarajevo, prochaine étape du périple.
En arrivant à Osijek, nous n’avions pas de réservations, mais avions quelques adresses. Une longue marche nous a mené sous un soleil de plomb vers Grojni Grad, le centre-ville plus moderne de la ville, puis le long de Europska Avenija vers Trvda, le vieux centre de la cité. Malheureusement pour nous, l’hostel que nous avions localisé s’est avéré fermé en après-midi, ne laissant qu’un numéro de téléphone à titre de référence. Comme il était situé à même un bar-pub-club qui promettait un beau party le soir venu, on a préféré aller voir au Maksimilian, une maison d’hôte non loin, mais qui avait l’air hors de notre budget. Au Maksimilian, nous sommes tombés sur Jasmina, qui nous a appris que c’était complet, mais qui nous a offert d’un même élan de louer son appartement, un peu en retrait du centre, dans le quartier de la gare ferroviaire. Après s’être rapidement entendu sur un prix, Jasmina- efficace et aimable à la fois – a communiqué avec une dame pour faire préparer la clef et les lits dans l’appartement, et a contactée une copine qui est arrivée au Maksimilian moins de 5 minutes plus tard pour nous servir de taxi vers l’appartement. En moins de temps qu’il n’en faut pour apprendre à prononcer Osijek ("Ossyek"), nous étions logé dans un superbe petit appartement avec salon, salle de bain privée et cuisine équipée. De quoi trouver dommage qu’Osijek ne soit qu’une étape de passage, mais de quoi nous impressionner par l’accueil des Croates envers les visiteurs. Si Jasmina et son amie sont représentatives de la Croatie, nous allons être bien reçus.
Le reste de la journée et la soirée a été consacré à explorer les rues d’Osijek, parfois en silence devant les vestiges du conflit qui a fait rage ici il y a moins de deux décennies.

Le quartier de Gornji Grad est dominé par une gigantesque cathédrale, mais surtout par de larges boulevards qui comprennent diverses lignes de Tramway.

La cathédrale néo-gothique St-Pierre-St-Paul (les deux fondateurs de l’église chrétienne semblent un duo populaire dans le secteur – voir Pécs), avec ses amusantes gargouilles. (Daniel, je crois qu’il s’agit de néo-gothique rayonnant, si j’ai bien compris la nuance que tu m’as expliqué!)

Dans Tvrda, le vieux centre-ville, les rues sont étonnamment larges pour une ville de cet âge.

Une petite église (St-Michel Archange) et quelques édifices colorés donnent un charme sympathique à l’endroit. Dans ce secteur de la ville, on dirait qu’Osijek est un petit village et nom une ville de 100 000 habitants (une petite ville, selon la copine de Jasmina et les standards européens).

En empruntant le tram entre les deux centres, j’ai pu observer le travail du conducteur et admirer les édifices art nouveau le long de l’avenue.

Plusieurs édifices (particulièrement dans Trvda) portent encore la marque des affrontements; quelques-uns sont détruits, d’autres ont été réparés, d’autres encore ne portent que les marques d’impact de projectiles ou de mortier; on en a aussi vu qui était fraîchement plâtrée mais pas encore repeints. L’édifice en long, au centre, est une école, encore fréquentée aujourd’hui.

Dernier cliché à Trvda avant de remonter vers l’appartement de Jasmina pour une confortable nuit de sommeil, avant la Bosnie-Herzégovine.
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