Nicolas Kersiak est acteur, mais curieux de cinéma avant tout. L’occasion pour lui de parcourir la Croisette dans tous les sens, après une première expérience comme Juré Jeunes. Acteur, nouvelle producteur, engagé sur tous les fronts, n’hésitez pas à le retrouver sur Facebook.
Qu’allais tu donc faire au Festival de Cannes?
Je venais pour représenter 2 films. L’un comme assistant réalisateur, l’autre comme distributeur avec mes associés d’une société de production fraichement crée. Ce fut une expérience nouvelle, car je suis acteur depuis longtemps et ces nouvelles responsabilités sont une aventure pour moi. J’ai essayé d’apprendre à vendre un film et les semaines à venir me diront si les démarches furent fructueuses. Ce fut une expérience très enrichissante pour moi et j’ai mis 3-4 jours à trouver mon rythme de croisière. Finalement j’ai parlé de bien plus de projets. Je ne me suis pas ennuyé, même si j’ai revu plus de gens que rencontrer de nouveaux.
Au final, est ce que tout s’est déroulé comme prévu, as tu eu de bonnes ou de mauvaises surprises?
Ce sont de bonnes surprises car je pense que l’important au festival est de savoir se laisser porter par ce qu’il te propose. Ensuite si nos ambitions sont trop importantes, on peut avoir un sentiment de frustrations. Car à part retrouver des visages familiers qui vous en présente de nouveaux, on ne peux rien concrétiser de plus (à notre échelle). J’ai pu organiser le peu de rendez vous que j’avais prévu et fais de vrai découverte, notamment l’équipe du court métrage américain « LEFT ALONE », avec qui je l’espère je garderai contacte.
Peux tu décrire ta journée type au Festival?
J’essayais de me lever tôt pour être vers 9h à l’ouverture du short film corner (certains matins étaient plus dur que d’autres). Je passe voir ce qui se passe aux RDV du Short film corner et sur de nombreux stands. Je visitais presque chaque jours Unifrance, les régions au Pantiero, le CNC puis certains pays étrangers (francophone en majorité) L’idée était de rencontrer le plus d’interlocuteurs du court métrage possible. Les invitations aux projections avaient lieu dans l’après midi. Il y a avait toujours un pot à 17h sur un stand où retrouver du monde. et quand je rentrai à l’appart vers 20h, je mangeais et il m’arrivait d’aller à un projection par curiosité dans les sélections parallèle à partir de 22h. Parfois j’allais en soirée suivant les gens que je croisais en journée. A chaque fois que j’allais quelques part je croisais une connaissance qui m’emmenait à un endroit nouveau et chamboulait tout.
Un avis sur cette édition en particulier, les films vus?
J’ai vu « The Artist », « Tree of life » & « Drive » en compétition. 3 films primés. Les récompenses Cannoise sont d’avantage des mises en lumière plutôt que des prix de qualités. Nicolas Winding Refn a un talent incroyable ; ce prix va lui permettre de développer plus facilement des projets ambitieux. Je trouve aussi important qu’un jury, dont la moitié sont des acteurs récompensent la prestation muette de Jean Dujardin. Comme pour rappeler l’essence et l’origine de la comédie. Enfin pour « The Tree of Life », il est certain que même si le film n’est pas totalement accessible il n’en demeure pas moins d’une créativité folle et d’une densité incroyable. Il mérite sa palme d’Or, même si un prix spécial lui aurait été tout aussi adapté.
« Dias de gracia » en séance de minuit, qui ne m’a pas du tout convaincu, beaucoup de plans esthétique mais qui favorisent la forme au détriment du fond. Un film de Cartel trop simplet loin de La cité de Dieu de Mereilles.
Je suis aussi allé voir les films d’un certains regard où j’ai pu assisté aux plus belles séances de ma semaine, les équipes des films venaient présenter leurs films et restaient disponible à la fin.
J’ai vu, « Les neiges du Kilimanjaro » de R.Guédiguian, qui est un joli film social très touchant. Ce fut la standing ovation la plus longue et la plus belle de cette semaine. La salle à chanté en cœur le refrain de la chanson de Pascal Danel.
« Et maintenant on va où ? » de Nadine Labaki . Un film qui a un regard plein d’humour et de subtilités sur les conflits du moyens orient.
Et surtout « The Yellow sea » de Na Jin-Ho. La salle communiquait son plaisir pendant les incroyables scènes du film, dont la mise en scène est impeccable. Les images parlent pour les personnages. Ce réalisateur a un talent incroyable. J’ai eu la chance de croiser Kim Yun-seok (acteur principal du film, le proxénète de « The Chaser ») au hasard le lendemain sur la croisette, je lui ai parlé 5 minutes. Il marchait en tout anonymat. Il ne parlait que quelques mots d’anglais, mais son interprète lui traduisait le reste. Ce sont des souvenirs merveilleux, c’est surtout ça le festival de cannes. Parfois lors des projections, je rencontrais des professionnels, avec qui je prenais rendez vous, suite à une émotion partagé lors d’une projection.
Les choses que tu veux faire/ne refera pas pour ton prochain festival (puisqu’il ne fait nul doute que tu y seras!)?
L’énergie du festival est galvanisante pour un festivalier comme moi. Elle nous donne la sensation que les choses peuvent changer rapidement. Les mauvais films nous donne envie de faire mieux, les bons donnent envie de faire aussi bien. A travers ces rencontres, on passe notre temps à semer des graines sans savoir quand, ou comment celles ci vont germer. La prochaine fois, j’aimerai venir avec des projets personnels, comme acteurs ou réalisateur. Je sais déjà que je poserai ma candidatures pour les talents Adami en septembre prochain. Sinon je m’organiserai à l’avance, en prévenant les décideurs que je souhaite rencontrer de ma présence à l’avance. Cannes dure bien plus que 10 jours en réalité.