Suite à la résolution du 17 mars dernier du conseil de sécurité de l’ONU, les pays alliés ont mis en place une zone d’exclusion aérienne, afin de protéger les civils libyens contre les attaques du colonel Kadhafi. L’OTAN a récemment augmenté la pression , en bombardant le port de Tripoli. L’occasion de faire le point sur le nombre de bombes à guidage laser larguées sur la Libye au cours des 3100 sorties.
Le Canada
Les chasseurs F18 canadiens ont largué 240 bombes à guidage laser sur des cibles libyennes au cours de leurs 324 sorties depuis le 31 mars, a annoncé mercredi un porte-parole des Forces armées canadiennes. Les autorités militaires n’ont pas donné plus d’informations sur d’autres aspects de la mission canadienne en Libye. «Nous préconiserons toujours la prudence avant de déterminer les impacts que les annonces pourraient avoir sur la sécurité opérationnelle», a indiqué le brigadier-général.
Ainsi, les Forces canadiennes n’ont pas voulu préciser combien coûtent ces bombes de 500 pounds aux contribuables et combien ont atteint les cibles prévues. Elles n’ont pas non plus dévoilé si les avions canadiens ont participé à l’offensive majeure qui a eu lieu dans le ciel de Tripoli.
Alors que l’échéance de trois mois, fixée par la Chambre des communes pour la durée de la participation canadienne à la mission, approche à grands pas, le chef de l’opposition officielle néo-démocrate estime qu’il est temps que le gouvernement canadien fasse preuve de transparence et qu’il fournisse les détails sur la participation du Canada à la mission de l’ONU.
Le ministère canadien de la Défense a commandé 1 300 bombes à guidage laser Paveway pour l’opération internationale en Libye, a rapporté jeudi 18 le journal canadien Ottawa Citizen, citant des sources anonymes au sein du ministère. Selon le directeur du centre de recherche américain Global Security chacune de ces bombes coûte 100 000 dollars.
La Belgique
Selon les chiffres de la défense belge, les six F16 belges ont déjà mené entre le début de l’opération et le 18 mai, 158 vols au-dessus de la Libye, durant 75 missions pour un total de 690 heures de vol (soit des vols d’une durée moyenne de plus de 4 heures). Ils ont effectué des bombardements lors de 39 missions, dont certaines de nuit. Ces bombardements n’ont tué aucun civil au sol.
Les différents pays ne peuvent plus, ordre de l’OTAN, communiquer sur leur participation à l’opération, mais les Belges auraient, selon le quotidien néerlandophone de Standaard, largué environ 80 bombes en plus de deux mois. C’est lesoir.be qui donne le détail des 70 cibles détruites au 18 mai : 7 avions, 8 hangars à avions, 1 système de défense aérienne, 5 chars, 16 autres véhicules, 31 bunkers et bunkers à munitions ainsi que 2 bunkers de commandement et contrôle.La Défense belge avait estimé fin mars le prix de l’engagement des F16 et du chasseur de mines Narcis à 12 millions d’euros. Avec l’intensification des frappes, la Défense calcule actuellement que le coût s’élève, pour les trois premiers mois, à 13,2 millions d’euros.
La France
Depuis le 19 mars, l’aviation française a effectué 1800 sorties – soit une trentaine par jour – dont la moitié pour des missions d’attaque au sol. L’état-major français ne détaille ni la consommation de feu, ni les munitions employées, ligne de conduite inflexible adoptée dès le 20 mars. Le 19, l’EMA avait néanmoins annoncé les premiers tirs de GBU-12 et d’AASM, et quelques jours plus tard, confirmé le tir de Scalp-EG.
Selon les chiffres de l’Otan (qui ne comptabilise les actions que depuis le 31 mars) la moyenne quotidienne est de 142 sorties dont 55 pour des frappes. Le nombre d’heures de vol est estimé à 7200, soit des vols d’une durée moyenne de 4 heures. La France réalise 20 % des missions de la coalition et environ 30% des frappes.
Selon les chiffres fournis par l’EMA, l’aéronautique navale et l’armée de l’Air ont réalisé la semaine dernière 112 sorties attaques au sol, 44 sorties de reconnaissance , 17 sorties de défense aérienne , 7 sorties de contrôle aérien et 22 sorties de ravitaillement .
Lors de cette semaine, les frappes des avions français ont permis de neutraliser une trentaine d’objectifs, soit près d’une dizaine de véhicules militaires, parmi lesquels plusieurs chars de bataille; une demi-douzaine de pièces d’artillerie dont quatre lance-roquettes; deux sites de commandement ainsi qu’une douzaine de bâtiments de stockage de munitions ou de véhicules.
Le Danemark
Avec six F-16, les danois ont tiré un peu plus de 424 bombes de précision pour un nombre total de missions au 25 mai de 222, dont 199 ayant été des missions air-sol et une mission air-air.
Le Royaume-Uni
Au 8 mai 2011, la Royal Air Force a effectué 440 missions au dessus de la Libye, 300 pour les Tornado et 140 pour les Typhoon. 240 Brimstone, Storm Shadow, et Paveway ont été tirés.
La Norvège
La Norvège a exprimé son impatience et fait savoir qu’elle réduirait sa participation militaire à l’opération Unified Protector si cette dernière n’est pas terminée d’ici le 24 juin. Basés en Crète, ses 6 avions F-16 ont réalisé 315 missions et largué 289 bombes sur différents objectifs.
Encore quelques chiffres
Le journaliste Jean-Dominique Merchet rappelle qu’au Kosovo, il a fallu 78 jours de campagne pour convaincre Milosevic de céder. Nous en sommes à 67. Et l’intensité des frappes était alors plus de trois fois (3,3 exactement) supérieure à celle d’aujourd’hui, si l’on se rapporte au nombre de sorties. (Kosovo : 37 465 sorties dont 10 484 de frappes en 78 jours).
sources :
- article du 26 mai sur The Canadian Press
- article du 26 mai sur Cyberpress.ca
- article du 18 mai sur OttawaCitizen
- communiqué du 26 mai de l’agence de presse belge Belga
- article du 26 mai sur 7sur7.be
- article du 20 mai sur leSoir.be
- article du 20 mai sur Mer et Marine
- article du 20 mai du blog Secret Défense
- communiqué du 25 mai des armées danoises
- article du 13 mai sur zone militaire (Opex360.com)
- article du 20 mai sur British Force News