L'instant, l'être, la vie (considérations).

Par Ananda

Peut-être que l’Homme se sent moins exister que les animaux. Chez lui, conscience, pensée, mots, rêves s’interposent sans cesse entre lui et la densité de l’instant présent, qui est pure existence.

D’où le problème du sentiment d’irréalité qu’a si fréquemment évoqué la philosophie (les penseurs indiens, Platon, Descartes avec son doute, Wittgenstein…).

L’Homme est une créature distanciée du monde, une créature qui regarde le monde.

Ses mots (peut-être même déjà sa verticalité) l’ont « exilé » du reste de la Nature.

C’est peut-être la raison pour laquelle il ressent un tel besoin d’expliquer ce qui l’entoure et/ou de s’en émerveiller.

L’insoutenable, plumeuse légèreté de l’instant !

Nous survolons l’instant…à moins que ce ne soit lui qui nous survole !

Tout être humain est une île d’intériorité.

Toute existence, toute vie est une déperdition de vie.

La Vie est, à tous les niveaux et à tous les instants, un combat contre la dégradation qui abîme, altère, ronge. En ce sens, on peut dire que c’est une force d’opposition.

Mais pourquoi cette lutte contre les forces d’entropie ? Y a-t-il une signification à lui donner ?

P.Laranco