Les difficultés économiques et sociales rencontrées en Egypte et en Tunisie, ainsi que les problèmes liés à la mise en œuvre de la transition démocratique, représentent des menaces importantes pour l’avenir de ces révolutions. Le G8 et l’Union européenne doivent être au rendez-vous de l’Histoire et se mobiliser fortement pour aider ces peuples à concrétiser leurs aspirations à la liberté, à la démocratie et au développement.
Le Parti socialiste attend du G8 des décisions fortes : un plan de soutien ambitieux à l’égard de la Tunisie et de l’Egypte doit être décidé. Ce plan doit, en particulier, se fixer deux objectifs : l’aide à la mise en œuvre des institutions démocratiques et la relance économique.
Sur l’autre sujet à l’ordre du jour – internet – le Président de la République s’est signalé par une vision particulièrement rétrograde. Le Président de la République a toujours présenté Internet comme un risque et non comme un vecteur de liberté – ce qu’il est aujourd’hui dans tous les pays où les peuples luttent pour se libérer. L’ensemble de sa politique – en passant par les lois DADVSI, HADOPI et LOPPSI – a toujours consisté à vouloir restreindre la liberté sur la toile. La réunion de l’e-G8 n’est donc qu’un écran de fumée qui ne masque pas l’archaïsme des positions défendues par le gouvernement français.
Enfin, si tous les sujets qui seront abordés à Deauville sont décisifs, ils ne doivent pas faire oublier l’enjeu de la régulation financière, qui reste toujours aussi impérative et malheureusement aussi embryonnaire. Le Parti socialiste demande que l’on passe de la parole aux actes dans la lutte contre les paradis fiscaux, l’encadrement des pratiques financières et des fonds spéculatifs, l’instauration d’une taxation des transactions financières internationales : tout cela reste indispensable pour permettre une croissance saine, alors qu’un peu partout, les acteurs de la finance recommencent à se comporter comme si la crise n’avait pas eu lieu. Un G8 pleinement utile serait un G8 qui s’engagerait à relancer les négociations de ce domaine.
Sur la sureté nucléaire, le Parti socialiste demande des avancées sur deux sujets essentiels. Tout d’abord le cahier des charges des tests de résistance sur les centrales nucléaires doivent être exigeants et exhaustifs : ils doivent intégrer les risques liés à des facteurs humains (crash aérien, cyber-attaque, attentat…) comme le demande la Commission européenne. Fukushima doit aussi nous amener à mettre en place une coordination internationale en matière de sureté nucléaire. Le G8 doit ouvrir le chantier de la création d’un organe international de régulation et de contrôle de sûreté des installations nucléaires.