Ca faisait longtemps que je n'avais pas testé une nouvelle série sur le blog. "In Treatment" va me permettre de remédier à ce manquement. Outre le fait de marquer le retour de la review d'un pilote, cette série présente également la particularité d'être une série diffusée sur HBO, la célèbre chaîne câblée américaine à l'origine de succès tels que "Six Feet Under", "Sex And The City" ou encore "Oz". Celle-ci a débuté le 28 janvier.
Le charmant homme d'âge mûr que vous pouvez voir sur l'affiche ci-contre, c'est Paul. Mais qui est Paul ? Paul est un thérapeute et comme tout thérapeute, il thérapeutise (oubliez cette phrase, elle ne sert à rien). Parmi la masse de patients qu'il ne doit pas manquer d'avoir, on se concentre sur 5 d'entre eux. Cinq patients, cinq jours de travail dans une semaine. Le calcul est vite fait, il traite un de ces patients par jour. Chaque épisode est donc consacré à un unique personnage. Un format qui est respecté par sa diffusion à la TV puisque, contrairement aux séries habituellement diffusées une fois par semaine, "In Treatment" est diffusée quotidiennement du lundi au vendredi en respectant les jours de l'intrigue. Un concept intéressant qui pose néanmoins un problème : il faut attendre une semaine pour voir la suite de l'intrigue. Quoique, si on y réfléchit, c'est l'attente habituelle. Il faudra juste s'habituer à voir la série évoluer pendant une semaine sans aborder l'intrigue en question pendant une semaine.
Le lundi. Une journée toujours peu emballante moralement, une nouvelle semaine de travail s'annonçant devant nous. Le lundi, c'est la journée de Laura. Dès le début, j'ai aimé ce personnage et l'actrice qui l'interprète. Ce n'est qu'après quelques minutes que je me suis rendu comtpe qu'il s'agissait de Melissa George, l'actrice qui interprétait Lauren dans la 3ème saison de "Alias". Une bonne surprise de la retrouver ici. Une interprétation impeccable en tout cas.
Habillée de manière sexy et sortant tout droit d'une soirée, Laura semble abattue, assise sur le fameux canapé que chaque thérapeute doit se targuer de posséder. Durant tout la première moitié de l'épisode, Paul (le thérapeute donc, je précise si besoin était) ne fait que distiller soigneusement quelques mots et questions afin de comprendre ce qui arrive à Laura, sa patiente depuis un an déjà. Andrew, son petit ami, lui a soudainement posé un ultimatum : soit ils se marient soit il se séparent. Fâchée et sous le choc, Laura sort avec une amie dans un club. Elle raconte en détails à Paul tous les événements de la soirée, sa rencontre avec un inconnu qui a voulu coucher avec elle dans les toilettes, son refus à la dernière minute car elle a repensé à Andrew en entendant un homme uriner dans la toilette adjacente, la masturbation qu'elle a tout de même prodigué à cet inconnu,...Une histoire racontée de manière très crédible, avec des situations et des révélations crûes, dans laquelle on a aucun mal à entrer.
Toute cette histoire prend progressivement une autre signification lorsque Paul intervient de plus en plus en essayant de creuser ce qu'il s'est passé. Une histoire a toujours tendance à être façonnée par son auteur, elle n'est jamais subjective surtout lorsque celui-ci essaie de se voiler la face. On entrevoit donc l'envers du décor et on réinterprète les événements de la bonne manière cette fois. Très habile. C'est elle qui a en fait lancé en première l'ultimatum. Evidemment, Andrew a sauté sur l'occasion et ne lui laisse qu'un ou deux jours pour se décider, mais c'est qu'il existe un doute au fond d'elle. Un doute qu'Andrew a également puisqu'il la soupçonne de le tromper. Un adultère pas si imaginaire puisque ça fait un an qu'elle a rendez-vous hebdomadairement avec un homme, Paul. Oui, Laura est amoureuse de son thérapeute et le bruit de l'homme qui urinait ne l'a pas fait penser à Andrew mais l'a tout simplement ramené à la réalité et à la pensée de Paul. Chaque fait est réexaminé avec une signification nouvelle. Subtil.
Fan d'action, de mystères, de monstres, passez votre chemin. On est ici dans une série psychologique au ton calme, à l'ambiance on ne peut plus calme et dépouillée. Uniquement deux personnages, assis face à face, qui se parlent durant les 26 minutes que dure un épisode. On ne risque donc pas de s'embrouiller entre les différents personnages. On n'est pas ici pour une histoire complexe mouvementée mais bien pour développer un type de situation. La crainte, c'est que cela pourrait s'avérer être fort répétitif au fil des épisodes. Ca passe très bien lors de ce pilote mais si chaque jour, on ne fait que suivre une conversation entre deux personnes, ça risque de lasser. Il serait peut-être de bon ton de bouger un peu de temps en temps. On pourrait imaginer des flash-backs nous montrant les scènes que les patients racontent au lieu d'uniquement les écouter. De plus, si l'on n'accroche pas trop à un personnage, c'est tout l'épisode qui est plombé.
Les quatre autres jours de la semaine seront consacrés à quatre autres types de situation. Le mardi, Alex, un pilote de chasse toujours hanté par un raid aérien qui s'est mal déroulé. Le mercredi, Sophie, une gymnaste avec des rêves de jeux olympiques. Le jeudi, un couple marié au bord de la crise de nerfs et enfin, pour finir en apothéose, le vendredi, Paul ira consulter son propre thérapeute
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Au final, une série sympathique au format spécial de 26 minutes consacrées chaque jour à un jour de la semaine et donc à un patient. Une série simple, psychologique, au ton sans retenue, dans un environnement fixe et une ambiance dépouillée. La manière la plus simple de faire une fiction. Deux personnages, un endroit, une discussion. Rien de plus. Pas d'artifice inutile. La simplicité à l'état pur. Reste à voir si la série ne risque pas de lasser à la longue.
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