En 2009, 415 millions de dollars étaient dépensés en interventions directes en nutrition, selon les derniers chiffres globaux publiés par l’OCDE. Un montant bien faible au regard des quelque 10,3 milliards de dollars qui, selon la Banque Mondiale, sont nécessaires pour lutter efficacement contre la malnutrition dans les 36 pays les plus touchés.
Les engagements pris lors des sommets d’Aquila en 2009 et de Muskoka en 2010, qui plaçaient la nutrition au centre des « priorités politiques » ont laissé entrevoir une nouvelle impulsion à la lutte contre la faim et la malnutrition.
La malnutrition oubliée ?
Aujourd’hui, aux deux tiers de l’échéance des engagements d’Aquila, le constat est sombre. Les pays participants s’étaient engagés à consacrer 22 milliards de dollars d’ici 2012 à la sécurité alimentaire. Or aujourd’hui, seuls 22% des fonds promis ont été effectivement dépensés.
Par ailleurs, la malnutrition n’est toujours pas considérée comme une prioritéi. Les investissements directs en nutrition ne représentent ainsi que 0,7 % de l’ensemble des ressources dépensées ou engagées dans le cadre de l’initiative d’Aquila.
Tout en reconnaissant que certains programmes menés dans d’autres domaines (relance agricole notamment) ont un effet bénéfique sur la prévention de la malnutrition, ACF réaffirme que la mobilisation est insatisfaisante au regard des enjeux. « C’est inacceptable, lorsque l’on sait que 10 000 enfants meurent de malnutrition chaque jour» martèle Benoît Miribel, président d’Action contre la Faim.
Un drame humain, un fléau économique
Pour Action contre la Faim, cet état de fait est incompréhensible au regard des engagements répétés de la communauté internationale et du poids de ce fléau sur le développement des individus et des pays.
La malnutrition est un drame humain, responsable d’un tiers des décès des enfants de moins de 5 ans. Elle affecte irrémédiablement, lorsqu’elle n’est pas traitée, le développement physique et cognitif de l’enfant. Elle est une entrave à la réussite scolaire et professionnelle et pèse sur les finances des pays, dont elle entrave également le développement. Au total, le coût de la malnutrition sur le développement d’un pays est estimé à 20-30 milliards de dollars par an . Un tribut pharamineux au regard des 10,3 milliards de dollars qui « suffiraient » à lutter contre la malnutrition dans les pays les plus affectés.
Il est donc nécessaire de remettre au sein des priorités la lutte directe contre la malnutrition qui, en retour, favorisera la croissance des pays, au-delà des milliers de vies qu’elle permettra de sauver.
IMPORTANT- NOTE AUX JOURNALISTES
Benoît Miribel, Président d’Action contre la Faim, sera présent au G8 de Deauville. Il est disponible pour répondre aux interviews.
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