La première course sur asphalte de voitures électriques et son plateau de stars seront une des grandes attractions du week-end.
Et pourtant, cela paraissait loin d’être gagné. Quand Martine Lignières-Cassou a annoncé vouloir donner au Grand Prix du renouveau un aspect environnemental, beaucoup étaient sceptiques sur la possibilité de le décliner à travers une course automobile.
Tout simplement parce ce que le format restait à inventer. Et pourtant, le « miracle » a bien été réalisé. La 70e édition du Grand Prix de Pau donnera lieu ce week-end à une première mondiale : une course automobile de voitures électriques sur asphalte.
Un événement historique si l’on en croit l’organisateur Max Mamers. Pourtant interrogé il y a deux ans sur cette possibilité par la députée-maire, il avait répondu : « Même avant 5 ans, n’y pensez pas ». Les avancées technologiques ont permis d’accélérer les choses. Le 5 décembre 2009, Max Mamers lançait sur le Trophée Andros, la première course de vitesse 100 % électrique. Pour passer sur asphalte, il a fallu procéder à quelques adaptations : sur les amortisseurs, les freins, les pneus...
Des essais ont été effectués pendant un an sur un circuit de 2,7 km à Magny-Cours reproduisant certaines caractéristiques du circuit palois. Question autonomie, les voitures devraient tenir la distance. « À Magnicourt on a fait 17 tours, précise Max Mamers. À Pau on sera sur 10 tours ». Il fallait garder de la marge. Car il restait l’inconnue de la montée depuis le virage de la gare vers le pont Oscar qui met les batteries à forte contribution. En début d’année, des tests ont été réalisés in situ en nocturne dans la plus grande discrétion. « Aujourd’hui, on a assez d’informations pour savoir que cela va le faire, il y aura du spectacle », estime l’organisateur.
Vitesse de pointe dans la ligne droite des stands : 180 km/h. Mais l’attraction ne sera pas que technologique ou visuelle. Elle sera aussi sonore. « Ce n’est pas un silence absolu, prévient encore Max Mamers. C’est un autre bruit : les roulements, le sifflement des transmissions ». A priori, le système sonore de substitution utilisée au stade de France cet hiver pour l’Andros électrique ne sera pas utilisé à Pau : « A pleine vitesse, la voiture fait plus de bruit que le bruit artificiel que l’on a voulu installer au Stade de France ».
« Le facteur humain reste primordial », prévient l’organisateur. Et justement, côté pilotes, le public sera servi. « C’est un des plus beaux plateaux que le Grand prix a connu », assure Max Mamers. Côté notoriété sans aucun doute : Olivier Panis, Franck Lagorce, Nicolas Prost, Adrien Tambay, Soheil Ayari, les deux champions palois Mike Parisy et Laurent Cazenave. Sans oublier Nicolas Lapierre qui vient de remporter les 12h de Sebring avec Olivier Panis qu’il suppléera ce week-end sur la Skoda n°9, et l’ancien champion du monde de football reconverti pilote automobile, Fabien Barthez.
« Une constellation de stars idéale », selon l’expression de Max Mamers, pour écrire une « page d’histoire de la course automobile ». « C’est la course du 3e millénaire », prophétise l’homme du Trophée Andros pour qui la voiture électrique parfaitement adaptée aux tracés urbains peut incarner le renouveau des circuits en ville. Et pourquoi pas en F1.