M’CHEDALLAH LE FLÉAU S’AVÈRE DIFFICITE À ÉRADIQUER La drogue refait surface Après plusieurs mois d’accalmie et suite à quelques opérations «coup de poing» menées par divers corps de sécurité à travers les importantes agglomérations de la daïra de M’Chedallah, qui se sont soldées par des arrestations dans ces milieux de la drogue, force est de constater que le «nettoyage» est loin d’être «profond».
En effet, des dealers et autres fournisseurs courent toujours et l’accalmie observée depuis quelques temps n’est qu’un recul stratégique de ces délinquants, soit le temps que s’escompte la tempête déclenchée par les brigades des corps de sécurité en charge de la lutte contre ce ravageur fléau. Tout comme l’alcool, la commercialisation de la drogue est une activité qui ne pourrait jamais se faire entourer d’une discrétion totale en raison de ses signes fort apparents sur les consommateurs qui l’affichent au grand jour comme une cuite ou un état d’ivresse. Beaucoup plus grave, les drogués font montre d’agressivité et violence à partir desquels il est aisé de jauger le degré de disponibilité et de circulation de ce poison et sa consommation. A Ahnif, Chorfa, M’Chedallah ou Saharidj, des citoyens, âgés ou pères de familles pour la plupart, nous font part d’une reprise inquiétante de la consommation de la drogue depuis quelques semaines avec les conséquences que l’on sait : agressions, tapages nocturnes, bagarres avec en plus une recrudescence des cas de dépendance de psychotropes au comportement démentiel en état de «manque». Un constat qui nous amène à conclure que les organisateurs des campagnes de sensibilisation contre la drogue qui se multiplient ces derniers temps, doivent rectifier le tir devant le peu de résultats obtenus et qu’ils doivent cibler la société civile «saine» aux fins de l’amener à s’impliquer dans la lutte contre ce terrible fléau en épaulant les institutions de l’Etat chargées de la répression ne serait ce que par le renseignement et des indications pouvant permettre la neutralisation des réseaux qui commencent à se tisser comme des fils d’araignées, n’épargnant aucun centre habité. Une société qui doit user du même courage que celui qu’elle a affiché devant les hordes terroristes, sachant que la banalisation de ce terrifiant fléau, qui commence déjà à se dessiner, serait désastreuse sur plusieurs volets. Compter uniquement sur les services de l’Etat pour éradiquer cette réelle menace qu’est la drogue, serait une erreur fatale que tout un chacun payerait de diverses façons (agressions, voles, détournements de mineurs, etc.) un jour ou l’autre. Plus tôt surviendrait le déclic et la prise de conscience, mieux ce serait, d’autant plus que tout comme le terrorisme, ces zones reculées du pays profond restent la cible privilégiées des barons et dealers de la drogue où ils peuvent écouler leur poison sans grands risques. Les traces à profusion de consommation à grande échelle de drogue en périphérie des agglomérations et bourgades en est une preuve qui se passe de tout commentaire, un phénomène qui suscite, à juste titre, l’inquiétude de la population.
Oulaid Soualah